Corn market 349

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MONDE : Temps chaud et sec sur la Corn Belt

Du 19 au 26 mai, le cours de l’échéance juillet à Chicago a gagné 20 $/t pour se situer à 238 $/t. Ce fort rebond est lié aux modèles météo annonçant un mois de juin sec sur la Corn Belt, conduisant à une réaction des fonds spéculatifs. Au 21/05, 52% des maïs avaient levé dans la Corn Belt contre 45% en moyenne à cette date (2018-2022). Les semis ont fortement progressé dans le Dakota du Nord (32% des maïs semés) alors que le 25/05 marquait la date limite pour l’assurance récolte. Une partie des surfaces initialement prévues en maïs pourrait être transférée au soja ou rester non semées (« prevented planting »). Si les maïs américains restent globalement en avance dans le cycle de culture, les opérateurs s’inquiètent de l’installation depuis la semaine passée d’un temps chaud et sec sur la Corn Belt. D’après les modèles météo, ce temps pourrait durer au moins jusqu’à la mi-juin. Cette situation a fait fortement réagir les fonds spéculatifs à Chicago, provoquant la hausse des cours de la semaine passée. En effet, les fonds ont une position nette vendeuse sur le maïs depuis mars ce qui les a conduits à vouloir se couvrir par le rachat d’une partie de ces positions (« short covering »). La météo américaine devrait rester un facteur de volatilité important dans les prochaines semaines. La demande américaine est restée faible la semaine passée avec des contractualisations nettes à l’export une nouvelle fois légèrement négatives (plus d’annulations que de nouveaux contrats) et une production d’éthanol stable. Le seul signal positif vient des stocks d’éthanol, redescendus à 22 millions de barils, leur niveau le plus bas depuis novembre dernier. Un accord de principe a été trouvé entre Démocrates et Républicains sur le relèvement du plafond de la dette américaine. Celui-ci doit être voté ce mercredi, ce qui évitera la mise en défaut de paiement du gouvernement fédéral dans un contexte économique fragile aux Etats-Unis. En Chine, la récolte de blé débute dans le nord du pays et semble abondante en qualité fourragère, ce qui devrait réduire une partie des besoins d’importations de maïs dans les prochains mois en provenance du Brésil et des Etats-Unis.
Au Brésil, les maïs safrinha les plus précoces commencent à être récoltés. La saison sèche est un peu plus marquée qu’à l’accoutumée sur le Centre et le Sud du pays, ce qui devrait pénaliser les maïs safrinha les plus tardifs. Toutefois, à un mois du gros de la récolte, l’impact global sur la production devrait rester limité.

EUROPE : Surfaces plus importantes qu’attendues en Ukraine

En Ukraine, les semis sont terminés et au 25/05, le ministère de l’Agriculture annonçait 3,7 Mha de maïs, un chiffre légèrement supérieur aux attentes (3,5-3,6 Mha). La zone de production connaît un temps sec depuis la mi-mai et celui-ci devrait se maintenir cette semaine.
Par ailleurs, si l’accord sur les exportations ukrainiennes a bien été renouvelé le 18/05, les Ukrainiens accusent les Russes d’interdire les inspections de navire provenant du port de Pivdenny, l’un des ports du grand Odessa les plus importants. Dans ses bilans de mai et par rapport au mois dernier, la Commission Européenne a revu en hausse les importations de 500 Kt pour 2022/23 (24,5 Mt) et revu les surfaces en baisse de 40 Kha pour 2023/24 (8,47 Mha).