Souveraineté alimentaire & énergétique de l’UE : précision des conditions de la réussite

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Paris, le 24 mars 2022 – La guerre en Ukraine met en péril la sécurité alimentaire de nombreux pays dans le monde. Les producteurs français de grandes cultures saluent la responsabilité de la Commission européenne qui face à cette crise sans précédents a acté une stratégie de croissance durable de la production agricole européenne.

La Commission européenne a pris ce 23 mars des décisions ambitieuses pour assurer la sécurité alimentaire et énergétique du continent face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Tout en renforçant les mesures de restrictions envers la Russie, la Commission se fixe un objectif de croissance durable de la production agricole européenne par des annonces fortes pour de nombreux secteurs dont celui du marché des grains, de l’énergie, des engrais et des aliments.

L’AGPB, l’AGPM, la CGB, la FOP et l’UNPT partagent cet objectif et saluent cette initiative qui reconnait pleinement la contribution stratégique des producteurs de grandes cultures européens.
Dès cette année, les agriculteurs français seront au rendez-vous de cette croissance grâce à la mise en culture de surfaces actuellement improductives, dans le respect des exigences environnementales et climatiques européennes qui figurent parmi les plus élevées du monde.
Par ailleurs, l’accélération du plan REPowerEU du 8 mars permettra à l’Europe d’augmenter rapidement sa production d’énergie et de diminuer sa dépendance à l’égard du gaz russe. Les producteurs de grandes cultures y apporteront leurs contributions grâce à l’augmentation de la production de biométhane, et d’électricité photovoltaïque sur les exploitations.

Pour autant, il est nécessaire d’aller plus loin.
Sur le marché des engrais, l’explosion des prix pourrait mettre un coup d’arrêt significatif à la souveraineté alimentaire de l’Europe. Des solutions à moyen terme ont été proposées par la Commission européenne pour améliorer l’autonomie en azote (mobilisation des engrais organiques, accélération de l’autonomie protéinique, agriculture de précision, hydrogène vert, ammoniac vert), mais il reste indispensable de suspendre sans tarder les droits de douane à l’importation d’engrais azotés venant de zones ne faisant pas l’objet de sanctions européennes et de reporter la règlementation cadmium programmée.

En matière de souveraineté énergétique, l’Europe peut et doit aller plus vite en augmentant rapidement sa production de biocarburants d’origine agricole. C’est aujourd’hui possible avec une meilleure empreinte carbone et sans impact sur la production alimentaire. La production de drêches, pulpes et tourteaux qui en découlera contribuera à l’autonomie protéinique de la filière élevage.

Les producteurs de grandes cultures tiennent à réaffirmer avec force que leurs productions sont à même de concilier efficacement tous ces objectifs de souveraineté.