Les maïs sont en avance ! Surveiller la floraison pour prévoir la date d’ensilage – 1/5

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Une visite dans les parcelles permet d’estimer avec plus de précision la date de floraison, et d’anticiper ainsi la date d’ensilage. Attention, cette année les floraisons vont être précoces ! On pourra en profiter pour repérer les adventices passées au travers du programme de désherbage, et notamment la présence éventuelle de l’indésirable datura.

Le stade « FLORAISON » pour le maïs, c’est la floraison femelle. Ce stade correspond à l’apparition des soies à la pointe des épis et n’est donc pas visible de l’extérieur de la parcelle. Petite astuce, ce stade arrive 8 à 10 jours après la sortie des panicules au sommet des plantes, phénomène bien visible depuis le bord du champ. Noter la date de floraison aide les éleveurs, les CUMA et les entrepreneurs à planifier les récoltes et donc à améliorer la qualité des ensilages pour les élevages.
La date de floraison du maïs, c’est le jour où la moitié des plantes ont des soies visibles à l’aisselle des feuilles. C’est le premier indicateur de la précocité de la culture. ARVALIS recommande de bien noter la floraison et a conçu une courte vidéo pour aider à l’observation. → Voir la vidéo

Connaître la date précise de la floraison améliore la prévision de la date de récolte

Le stade optimal de récolte du maïs fourrage se situe autour de 32-33 % MS de la plante entière. Récolter à moins de 30 %, c’est limiter le rendement et risquer des pertes de sucres au silo par écoulement de jus. Récolter à plus de 35 % MS, c’est risquer d’altérer la qualité de conservation de l’ensilage et réduire la digestibilité des 2 parties de la plante (amidon et tiges + feuilles). Dans les deux cas, moins de 30 % et plus de 35 % MS, la valeur énergétique du maïs fourrage n’est pas à l’optimum.
Certaines années, l’évolution du taux de matière sèche peut être très rapide en fin de cycle. Noter avec précision la date de floraison améliore la prévision de la date de récolte et permet de mieux anticiper ces situations.
« A partir du stade floraison, il faut entre 550 et 700 degrés-jour (base 6-30°C), selon la précocité de la variété, pour atteindre le stade optimal de récolte plante entière… cela représente de 45 à 70 jours selon les régions et le climat », explique Michel MOQUET, Ingénieur fourrage chez ARVALIS – Institut du végétal.

2022 : un début de campagne très chaud

Les semis ont été relativement groupés cette année, pour l’essentiel entre le 20 avril et le 5 mai. Les maïs implantés en bonnes conditions ont démarré très vite, avec des températures largement supérieures aux normales. Depuis début mai, l’excédent est en moyenne de 100° en cumul base 6. Le mois de mai a été sec, puis les orages de juin ont en partie réduit le déficit hydrique avant d’entamer la phase la plus sensible du cycle. Les floraisons sont attendues avec 8 à 10 jours d’avance par rapport à la normale (et un écart encore plus important avec l’année dernière, relativement tardive). L’observation des parcelles débutera dès fin juin – début juillet dans les régions les plus précoces (Poitou, Centre, Rhône-Alpes…), jusqu’à la dernière décade de juillet en Bretagne, Normandie, Hauts-de-France.
Quelle que soit la région, il existe évidemment une diversité importante des situations, notamment en matière de dates de semis. Cela veut dire qu’il faut aller visiter les parcelles au moment de la floraison pour en connaître la date précise. La date de récolte et donc la qualité de l’ensilage en dépend !

Profiter des visites de parcelles pour éradiquer le datura

Dans le maïs et les autres cultures d’été, le datura stramoine (solanacée) est une adventice très concurrentielle et surtout très toxique pour les hommes et les animaux. Sa toxicité provient des alcaloïdes (atropine et scopolamine) présents dans tous ses organes (fleurs, feuilles, graines). Cette toxicité perdure lorsque la plante est fauchée ou ensilée. Une faible densité de datura peut facilement passer inaperçue dans une parcelle, mais en mélange avec le maïs, ces plantes peuvent provoquer des intoxications, voire la mortalité d’animaux par ingestion de l’ensilage contaminé. Il est donc très important d’identifier et d’arracher les premières plantes, souvent en bordure de parcelles, ou dans les zones sans végétation, en prenant la précaution de mettre une paire de gants.

Pour en savoir plus, voir la vidéo « Connaître la biologie du datura pour mieux le combattre en culture de maïs »