Les grandes cultures demandent un plan d’urgence au Gouvernement

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Le conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer a dévoilé les estimations officielles de récolte. Les chiffres sont là, la situation économique des producteurs est catastrophique. Depuis 8 ans, leurs revenus sont en berne. Ce n’est plus tenable, un sursaut de l’État est indispensable. Aussi, les filières Grandes cultures1 appellent le gouvernement, à prendre des mesures à la hauteur de la situation.

Les producteurs de grandes cultures ont vécu une des pires campagnes depuis vingt ans. Les aléas climatiques deviennent la règle année après année. En 2019-2020, les conditions climatiques (automne pluvieux, hiver sans gel puis la sècheresse qui a suivi), et les attaques désastreuses de ravageurs, ont amputé la production de blé tendre (-25,5%), de blé dur (-16,7%), des orges (-20,1%), du colza et des protéagineux (-6,5%) et des betteraves (-15,4%) selon le SSP Agreste du 15/09 et les perspectives sont sombres pour les maïs non irrigués. Ces chiffres officiels confirment malheureusement les estimations des producteurs. Dès le début de l’été, ils avaient alerté le gouvernement sur leur fragilité économique et la nécessité de mettre en œuvre un plan d’urgence exceptionnel pour soutenir un secteur stratégique pour la France. A ces phénomènes climatiques, s’ajoutent des orientations politiques basées sur la suppression des moyens de protection des plantes sans alternatives économiquement viables et la baisse continue depuis 20 ans des soutiens européens. Aujourd’hui, les producteurs sont à bout de souffle et la majorité d’entre eux se pose la question de la poursuite de leur métier. Il est urgent de redonner un cap et une ambition à l’agriculture française qui doit reposer sur trois piliers :
– Garantir la résilience des exploitations au travers d’un rééquilibrage de la PAC en faveur des producteurs de grandes cultures, de solutions assurantielles pour faire face à l’ampleur croissante des aléas, et d’une politique de gestion et stockage de l’eau efficace,
– Accompagner la transition agroécologique en soutenant la compétitivité des entreprises et l’économie des filières par l’adoption de mesures fiscales incitatives et immédiates,
– Déployer une politique de gestion des moyens de production cohérente qui fait le pari de l’innovation, de la recherche via des investissements significatifs (numérique, robotique, variétal) et non des interdictions brutales.

L’avenir des filières végétales se joue maintenant. Les filières Grandes Cultures estiment que les objectifs du Plan France Relance sont un signal positif à condition toutefois de permettre aux producteurs de produire. Tel n’est pas le cas aujourd’hui.

Aussi et avant qu’il ne soit trop tard, elles demandent des mesures fortes pour qu’indépendance et souveraineté alimentaire ne soient pas qu’une belle illusion.