Lettre des Marchés N°803

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MONDE : Fin du « shutdown » aux Etats-Unis

Du 31/10 au 07/11, le cours de l’échéance décembre à Chicago est resté stable à 170 $/t. Les cours à Chicago se sont maintenus au-delà du seuil des 4,3 $/boisseau malgré un scepticisme grandissant concernant les engagements chinois en matière d’achats de produits agricoles américains, en particulier du soja. La semaine a été marquée par la fin du « shutdown » aux Etats-Unis. Cela devrait donc permettre la reprise progressive des publications de l’USDA. Les opérateurs attendent particulièrement le rapport mensuel de novembre, prévu le 14/11, qui devrait ajuster le bilan américain du maïs. Le rendement affiché dans le dernier bilan, en septembre, semble légèrement surévalué tandis que les exportations semblent sous évaluées. Cela devrait amener une révision en baisse des stocks américains. Les chargements à l’export ont atteint 1,4 Mt aux Etats-Unis la semaine passée, au plus haut depuis 18 ans pour cette date. Les industriels américains de l’éthanol s’inquiètent des premières exemptions
d’incorporation d’éthanol dans l’essence accordées aux petites raffineries par l’EPA (agence de l’environnement). Ils craignent que ces exemptions soient multipliées à leur détriment, comme leur du 1er mandat de D.Trump. La semaine passée, la production s’est maintenue à un niveau très élevée avec 1123 barils/jours. En Argentine, la pause des semis de novembre a démarré. Dans l’Est de la zone de production, les producteurs retardés par les pluies devront reporter les semis précoces sur les semis tardifs, présentant généralement un moins bon potentiel. Au Brésil, les producteurs ont pu mettre à profit les pluies récentes pour rattraper le retard des semis de soja, précédant le maïs safrinha. Le maïs brésilien regagne en compétitivité face à l’origine américaine sur les marchés asiatiques pour le début 2026.

EUROPE : Récoltes tardives

La récolte ukrainienne continue de marquer un retard conséquent avec 53% des maïs récoltés au 06/11. Les bombardements russes sur les infrastructures énergétiques compliquent la logistique ukrainienne mais également le séchage du grain, plus important qu’à l’accoutumée cette année. Ce retard et ces difficultés permettent le maintien de prix robustes pour le maïs en Ukraine. Le retard de récolte est également marqué en Pologne, 2e producteur de maïs de l’UE après la France, du fait d’une fin de cycle tardive et de pluies régulières cet automne. L’euro s’est replié la semaine passée, atteignant son plus bas niveau depuis fin juillet 2025 sous les 1,15 dollar, avant de se redresser en fin de semaine. Ce mouvement a toutefois soutenu le prix des céréales européennes.

FRANCE : Demande active à l’export

Au 03/11, selon CéréObs, 90% des maïs étaient récoltés contre 83% en moyenne à date. La semaine passée, l’échéance mars 2025 d’Euronext s’est maintenue dans un
canal étroit, entre 188 et 190 €/t après avoir échouée à s’établir au-delà des 190 €/t. Elle gagne 1 €/t sur la semaine pour se situer à 188,75 €/t. Les prix restent soutenus par le repli de l’euro et les retards de récolte en Ukraine. Les prix physiques sont restés stables et s’affichent entre 160 et 185 €/t selon les régions. La demande Belge est active pour le maïs de la moitié nord de la France, le marché du Rhin est également sollicité. La compétition reste rude face au blé en alimentation animale.