Lettre des Marchés N°802

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MONDE : Trêve commerciale entre la Chine et les USA

Du 24/10 au 31/10, le cours de l’échéance décembre à Chicago a gagné 2 $/t pour se situer à 170 $/t, franchissant la résistance des 4,3 $/boisseau établie au début de l’été. Cela est dû à un certain optimisme entourant la trêve commerciale d’un an conclue entre la Chine et les Etats-Unis et portant principalement sur le soja, malgré l’absence d’éléments concernant directement le maïs. La Chine a ainsi acheté 180 Kt de soja américain, une première depuis mai dernier. Cependant les besoins chinois en soja sont désormais bien couverts et le soja américain manque toujours de compétitivité par rapport à l’origine brésilienne. Il pourrait donc s’agir d’une simple trêve sans effet de long terme sur les marchés agricoles. Dans son rapport d’octobre par rapport à septembre, pour la campagne en cours et au niveau mondial, l’IGC a laissé stable la production (1297 Mt) et revu en hausse de 2 Mt la consommation (1288 Mt) et de 5 Mt les stocks (299 Mt). Les chargements à l’export ont atteint 1,2 Mt aux Etats-Unis la semaine passée, dans le bas des attentes des opérateurs. Avec 10,5 Mt à date, les chargements sont supérieurs de 60% à ceux de la même période l’an passé.
Les producteurs d’éthanol américains se réjouissent des récents accords commerciaux conclus en Asie. Le Japon s’est ainsi engagé à augmenter de 8 milliards de dollars ses achats agricoles dont des achats de maïs et d’éthanol. En Argentine, 35% des semis ont été réalisés au 29/10 avant la pause des semis de novembre, un chiffre moins important qu’espéré par les producteurs du fait de pluies intenses sur l’Est de la zone de production. Au Brésil, les pluies sont restées éparses dans le Centre-Ouest. L’industriel Inpasa a annoncé la construction d’une nouvelle usine d’éthanol, opérationnelle en 2027. Le maïs devrait fournir 20% de la production brésilienne d’éthanol en 2025 et 25% en 2026.

EUROPE : Bilan européen inchangé pour 2025/26

Dans son bilan d’octobre par rapport à septembre et pour 2025/2026, la Commission Européenne a revu en baisse la production de maïs de l’UE de 74 Kt (56,8 Mt). Les importations de la campagne sont laissées inchangées à 18,8 Mt. En Ukraine, 40% des maïs sont récoltés au 30/10. Ce retard pourrait conduire les producteurs à attendre le printemps pour réaliser une partie de la récolte, au risque de dégrader la qualité du grain. L’euro poursuit sa baisse face au dollar malgré une nouvelle baisse des taux de
la Fed aux Etats-Unis la semaine passée, ce qui soulage la pression sur les prix des céréales européennes. La Fed semble exclure de nouvelles baisses d’ici la fin d’année.
La pression sur les céréales européennes se relâche également du fait du regain de compétitivité du blé face au blé russe. Ce répit devrait cependant être de courte durée du fait de l’arrivée sur le marché de la récolte argentine, abondante et compétitive.

FRANCE : Frémissement des prix

Au 27/10, selon CéréObs, 82% des maïs étaient récoltés contre 74% en moyenne à date. La semaine passée, l’échéance mars 2025 d’Euronext a profité de la tendance
outre-Atlantique et a gagné 3,25 € /t pour se situer à 187,75 €/t, après avoir testé la résistance des 190 €/t la semaine passée. Les prix physiques frémissent et s’affichent entre 160 et 185 €/t selon les régions.