MONDE : Craintes pour la croissance mondiale
Du 28/03 au 04/04, le cours de l’échéance mai à Chicago a gagné 4 $/t pour se situer à 183 $/t après avoir de nouveau testé le support de 4,5 $/boisseau
(177 $/t). La semaine a connu une forte volatilité du fait des annonces de Donald Trump en matière douanière et l’imposition de droits allant de 10% à 50% selon
les pays. Ces annonces génèrent d’importante craintes pour la croissance mondiale et ont pénalisé les marchés boursiers et de matières premières où les
fonds accentuent leurs ventes. A court terme, le maïs a mieux supporté les annonces du fait de l’absence de mesures concernant le Mexique et le Canada,
les deux premiers clients à l’export du grain et de l’éthanol américain. Cependant, les opérateurs s’inquiètent de l’impact de ces mesures sur les assolements. Ainsi, le soja américain souffre plus que le maïs des contremesures chinoises. Avec des droits sur le soja qui passent de 10% à 44%, les producteurs américains perdent un débouché majeur. Cela pourrait les inciter à semer encore plus de maïs que prévu en 2025. La semaine passée, les contractualisations à l’export ont atteint 1,2 Mt, dans les attentes des opérateurs. Les opérateurs sont rassurés par l’absence du Mexique dans la liste des pays touchés par les récentes annonces douanières.
Les producteurs d’éthanol attendent la conclusion imminente des négociations sur le renouvellement du mandat trisannuel d’incorporation de biocarburants
dans l’essence. Sauf surprise, celui-ci devrait reconduire le niveau actuel de 15 milliards de gallons (568 millions d’hectolitres). Ils suivent également avec
attention la chute des cours du pétrole, brièvement repassés sous les 60 $/baril aux Etats-Unis du fait des craintes sur la croissance mondiale, qui pourrait
comprimer leurs marges.
Le Brésil devrait signer avec la Chine un accord permettant l’exportation de drèches. L’industrie de l’éthanol de maïs s’est fortement développée au Brésil
depuis 2017 et devrait consommer environ 20 Mt de maïs cette campagne. En Argentine, les pluies ralentissent la récolte. Au 27/03, 20% des maïs étaient
récoltés. Des gelées sont attendues cette semaine sur le sud de la zone de production, ce qui pourrait affecter les semis tardifs, actuellement en phase de
remplissage du grain.
EUROPE : L’euro se renforce face au dollar
Les annonces de Donald Trump font vaciller l’économie américaine et renforcent l’euro à court terme comme valeur refuge au détriment du dollar. L’euro a ainsi
dépassé le seuil de 1,1 dollar pour 1 € pour la première fois depuis l’automne 2024, un mouvement très défavorable à la compétitivité et aux prix des céréales
européennes. A moyen terme cependant, les droits de douane devraient se révéler inflationnistes pour les Etats-Unis et devraient conduire à des hausses de
taux et à un renforcement du dollar. Les pluies des deux dernières semaines sur la Mer Noire, de la Bulgarie au Sud de la Russie, stabilisent les conditions de culture des blés dont les semis avaient été difficiles à l’automne dernier, notamment en Russie.
FRANCE : Reprise du fret ferroviaire vers l’Italie
La semaine passée, le cours de l’échéance juin d’Euronext a perdu 1 €/t pour se situer à 210,25 €/t. Le maïs subit la volatilité des annonces de D.Trump et la
remontée de l’euro face au dollar. Il a testé une nouvelle fois le support des 210 €/t. Les prix physiques étaient en baisse et évoluaient en ordre dispersé selon
les régions, pour se situer entre 175 et 200 €/t selon les régions. Après un arrêt fin août 2023 du fait d’un éboulement ferroviaire en Maurienne, le fret ferroviaire a repris le 1er avril vers l’Italie, 4e client à l’export pour le maïs grain.