MONDE : Nouvelle hausse des surfaces aux Etats-Unis
Du 21/03 au 28/03, le cours de l’échéance mai à Chicago a perdu 4 $/t pour se situer à 179 $/t. La récente tentative de consolidation a échoué sous la pression
de ventes des fonds non-commerciaux en amont de la publication par l’USDA de données sur les surfaces et les stocks ce 31/03 et surtout d’inquiétudes avant les
annonces douanières prévues par Donald Trump le 02/04. Les droits de douane universels très élevés qu’il prévoit pourraient, s’ils étaient mis en oeuvre,
déclencher une panique boursière et affecter la croissance mondiale. Le sondage de l’USDA sur les intentions de semis annonce des surfaces de maïs aux Etats-Unis pour 2025 à 38,6 Mha, au-dessus des attentes des opérateurs et de la première projection de l’USDA de la fin février (38 Mha). Cela représenterait
les surfaces semées les plus élevées depuis 2013. Cette annonce laisse entrevoir un bilan 2025/26 encore plus lourd qu’attendu initialement. La semaine passée, les contractualisations à l’export ont atteint 1 Mt, dans les attentes des opérateurs. Ceux-ci s’inquiètent toutefois d’un autre projet de D.Trump : une taxe portuaire de 1,5 million de dollars pour tout navire fabriqué en Chine et/ou battant pavillon chinois. Cela représente environ 60% de la flotte mondiale et les exportateurs américains estiment qu’une telle taxe pourrait générer un surcoût de fret d’au moins 40%, pénalisant notamment le maïs. Les stocks d’éthanol américain ont diminué sur le mois de mars mais restent à des niveaux élevés (26,6 millions de barils) avant leur période de traditionnelle décrue en avril avec la reprise des trajets longues distances du printemps. Dans son rapport trimestriel sur les stocks, l’USDA affiche des disponibilités au 1er mars à 207 Mt, dans les attentes des opérateurs, contre 212 Mt en 2024. Ce niveau confirme la forte demande des derniers mois pour le maïs américain. Au Brésil, les récentes pluies sur le Centre-sud ont soulagé les maïs safrinhas touchés par le déficit hydrique mais le répit pourrait être de courte durée, la saison sèche débutant habituellement en avril.
En Argentine, le temps sec et la proportion importante de semis précoces permettent un début de récolte rapide. Au 27/03, 19% des maïs étaient récoltés
contre 10% à cette date en temps normal.
EUROPE : Hausse des importations américaines
Les annonces, la semaine passée, d’un cessez le feu partiel en Mer Noire ont également fait pression sur les prix, bien que les exportations ukrainiennes se
déroulent sans encombre depuis la fin 2023. Côté russe, cette annonce a toutefois été soumise à une levée d’un certain nombre de sanctions notamment
sur les produits agricoles. Depuis juin 2024, l’UE soumet le maïs russe à un droit de douane de 94 €/t. Dans son bilan de mars, la Commission Européenne a laissé inchangé ses projections pour la campagne en cours. Les importations restent attendues à 19,5 Mt pour la fin de campagne. Au 22/03, elles avaient atteint 15,4 Mt contre 14,9 Mt à cette date en moyenne. Les importations de maïs américain ont progressé sur le mois de mars, les opérateurs craignant l’instauration de droits de douane en avril. Pour la campagne 2025/26, la Commission Européenne s’attend à ce stade à un léger repli des importations (18,3 Mt), sous l’effet d’une
production européenne de maïs qui retrouverait son niveau moyen (65 Mt).
FRANCE : Demande active
La demande est active en couverture estivale tant pour les FAB français qu’à l’export (Espagne, Benelux). La semaine passée, le cours de l’échéance juin d’Euronext a perdu 4,5 €/t pour se situer à 211,25 €/t. Les prix physiques étaient en légère baisse et se situaient entre 180 et 210 €/t selon les régions.