Lettre des Marchés n°586

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MONDE : Baisse des cours à Chicago

Du 23/10 au 30/10, les cours de l’échéance décembre à Chicago ont perdu 4 $/t et se situent à 159 $/t.
Le marché du maïs a connu une correction importante ces derniers jours, malgré des fondamentaux plutôt haussiers et une forte demande mondiale. En effet, les marchés, dont celui du maïs, subissent une baisse liée à la reprise de l’épidémie de coronavirus dans l’hémisphère nord et aux mesures de confinements qui vont impacter la croissance mondiale. Par ailleurs, la perspective d’une victoire de J.Biden ce mardi lors des élections présidentielles américaines fait également refluer les cours américains. Celui-ci pourrait prendre des mesures plus fortes que D.Trump en matière de confinement face au coronavirus mais également, à moyen terme, en matière de fiscalité et d’exigences environnementales. Ainsi, on voit les cours du pétrole refluer sous les 40 $/baril qui constituaient leur niveau depuis plusieurs mois. De plus, les fonds non-commerciaux, qui détiennent une position nette acheteuse très importante, procèdent à des prises de profits ce qui accentue cette baisse des cours.
En Argentine, les pluies des 15 derniers jours améliorent l’humidité des sols et les conditions de cultures des maïs. Au 29/10 36% d’entre eux étaient en conditions « bonnes à excellentes », un gain d’un point par rapport à la semaine précédente. 30% des maïs étaient semés contre 37% en moyenne à cette date lors des 5 dernières campagnes. Les conditions sèches de ce début de campagne font que les producteurs argentins vont semer plus de maïs tardifs, à partir de début décembre, aux rendements généralement plus faibles. Au Brésil, les producteurs profitent également des pluies éparses des 15 derniers jours pour faire progresser les semis de sojas précédant les maïs. Au 29/10, 25% d’entre eux étaient semés contre 34% en moyenne à cette date. Dans ces deux pays, la semaine prochaine s’annonce sèche. Du fait de stocks très limités et en attente de la récolte, les prix domestiques du maïs s’envolent au Brésil. Le pays a récemment supprimé les droits de douane sur le maïs alors que le maïs américain importé arrive presque à parité avec la production locale, ce qui pourrait laisser présager des importations d’ici juin.

EUROPE : Une récolte ukrainienne inférieure à 30 Mt

Au 29/10, 62% des maïs ukrainiens étaient récoltés, portant la collecte à 16 Mt. A cette date, le rendement moyen est de 48 q/ha contre 68 q/ha en 2019. La récolte dans le nord de l’Ukraine, région moins touchée par la sécheresse estivale, ne suffit pas à faire remonter le rendement moyen. Dans ce contexte, certains analystes estiment que la récolte ukrainienne pourrait être inférieure à 30 Mt. Par ailleurs, du fait de ces problématiques de récolte et de la hausse des prix qu’elles engendrent, des producteurs ont fait défaut sur les contrats de livraison et le début de la campagne d’exportations est plus tardif. Dans son bilan du mois d’octobre, par rapport à septembre, la Commission Européenne a revu en baisse la production de l’UE de 2,9 Mt (60,2 Mt). Elle révise en hausse sa projection d’importations de 3 Mt (22 Mt). La demande reste inchangée. Au regard des disponibilités limitées en Mer Noire, de la fin de la campagne d’exportations en Amérique du Sud et de l’écart de prix blé-maïs, ces projections interrogent.

FRANCE : La récolte progresse

Au 26/10, FranceAgriMer annonce que 88% des maïs sont récoltés contre 77% la semaine passée et 60% à cette même date en 2019.