Lettre des Marchés n°559

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MONDE : Fortes intentions de semis aux Etats-Unis

Du 27/03 au 03/04, les cours de l’échéance mai ont perdu 6 $/t pour se situer à 130 $/t. Malgré un regain de compétitivité à l’export, de bons chiffres hebdomadaires d’exportations (1,1 Mt) et l’annonce d’une nouvelle vente de maïs à la Chine (567 Kt dont 63 Kt en 2019/20), les cours américains ont de nouveau connu une forte baisse la semaine passée. En effet, la crise économique aux Etats-Unis s’accentue du fait de la progression de l’épidémie de coronavirus. Par ailleurs, la situation de l’éthanol reste mauvaise. La production a chuté de 165 mille barils/jour à 865 mille barils/jour et les stocks atteignent des niveaux records, à 25,7 millions de barils, avec une hausse hebdomadaire de 1,6 millions de barils. Même si les cours du pétrole ont rebondi du fait de rumeurs d’un accord russo-saoudien sur une réduction de la production, la demande en carburant est en forte baisse du fait du ralentissement de l’activité. De plus, l’USDA a publié les intentions de semis des producteurs américains. Pour le maïs en 2020, celles-ci atteindraient 39,3 Mha, leur plus haut niveau depuis 2012, et un niveau supérieur aux attentes des opérateurs et aux projections, déjà élevées, de l’USDA en février. Cela s’explique notamment par le retour en production des surfaces soumises au « prevented planting » en 2019. Cependant, le sondage de l’USDA a été réalisé au début du mois de mars, avant les difficultés massives de la production d’éthanol. Depuis, le ratio de prix est plutôt en faveur du soja ce qui pourrait conduire à un réajustement à la marge de l’assolement des producteurs. Au Brésil, le maïs safrinha souffre de conditions sèches dans le sud du pays en revanche, au Mato Grosso, premier Etat producteur, les conditions de culture sont favorables. En Argentine, 22% des maïs sont récoltés. Ce sont essentiellement les maïs précoces, dont les rendements sont bons. Les conditions de culture des maïs sont stables d’une semaine à l’autre avec 32% des maïs, essentiellement des maïs tardifs, en condition « bonnes à excellentes ». Dans ces deux pays, le fret par camion est fortement perturbé par l’épidémie de coronavirus. Les autorités locales cherchent à limiter les flux alors que les gouvernements fédéraux cherchent à préserver l’activité d’exportation.

EUROPE : Baisse des stocks de report de l’UE

Du 27/03 au 03/04, les cours de l’échéance juin sur Euronext ont cédé 2,25 €/t pour se situer à 165,5 €/t. Dans son bilan de mars, par rapport à février, la Commission Européenne revoit les importations européennes en hausse de 400 Kt à 19,4 Mt. Les exportations vers les pays tiers sont revues en hausse de 1,5 Mt à 5,7 Mt. En conséquence, les stocks de report de la campagne 2019/20 sont revus en baisse de 1,1 Mt à 26,1 Mt. En Ukraine, les semis de maïs débutent même si de nombreux producteurs attendent un retour des pluies avant le lancement des travaux. Des difficultés d’approvisionnement sont constatés pour certains intrants européens du fait de la hausse des prix (dépréciation de la hryvnia) et des difficultés logistiques.

FRANCE : Début des semis

Les semis des maïs débutent en France même si localement ils peuvent être ralentis du fait de températures trop froides ou, paradoxalement après cet hiver, d’un manque d’humidité.