Lettre des Marchés n°541

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MONDE : Blocages entre la Chine et les Etats-Unis

Du 8 au 15/11, l’échéance décembre à Chicago perd 2,4 $/T pour se situer à 146 $/T. Malgré le recul des stocks d’éthanol, -4% entre le 1er et le 8/11, la pression de récolte fait baisser les cours américains. Au 10/11, les maïs américains sont arrivés à maturité. 66% d’entre eux ont été récoltés contre 83% à la même date en 2018 et 52% une semaine avant au 3/11. Le temps plus sec depuis la fin octobre permet une avancée des récoltes. Les taux d’humidité sont parfois plus élevés que la moyenne ce qui devrait renchérir les coûts de production. Les blocages dans les négociations sino-américaines ne soutiennent pas les cours. Les chinois refusent de s’engager sur le montant de 50 milliards de dollars d’achats de produits agricoles américains et l’administration Trump n’entend, à l’heure actuelle, pas faire les concessions demandées sur le retrait de la hausse de droits de douane du 15 décembre et sur les hausses précédentes. Au Brésil, au 13/11, 58% des sojas sont semés soit un rythme conforme à la moyenne sur 5 ans. Malgré les pluies, l’humidité des sols dans certains états du sud reste inférieure à la normale. La Conab annonce 39 Mt de maïs exportées en 2018/19 et table sur 34 Mt exportées pour la campagne 2019/20. On peut noter qu’en 2018/19, le Japon a été le 2e client du maïs brésilien alors qu’il achète surtout du maïs américain en temps normal, un signe du manque de compétitivité de l’origine américaine. En Argentine, au 13/11, 72% des maïs précoces sont semés contre 77% à la même date en moyenne sur 5 ans. 48,5% d’entre eux sont en conditions « bonnes à excellentes » contre 46% une semaine auparavant.

EUROPE : Hausse des surfaces attendu en 2020

Dans son rapport mensuel, Stratégie Grains annonce une hausse des surfaces de maïs de 2% en 2020 à 8,83 Mha. Une partie viendrait du report des surfaces initialement prévues pour le colza ou le blé tendre qui ne seront pas semées cet automne du fait de la pluie (europe de l’ouest) ou de la sécheresse (balkans, ouest de l’ukraine). A ce titre, le ministère de l’agriculture ukrainien table sur 5,9 Mha de blé en 2019/20 soit 200 Kha de moins qu’en 2018/19. Ces surfaces seront certainement reportées sur les cultures de printemps dont le maïs. Dans son rapport, SG réévalue à la baisse, par rapport à octobre, de 90 Kt la production européenne de maïs 2018/19 à 63,5 Mt. Les importations pour 2019/20 sont revues en hausse de 600 Kt, à 17,5 Mt, du fait d’un manque de disponible
exportable de la Roumanie et de la Bulgarie sur le marché communautaire. Ce manque sera comblé par l’Ukraine. SG réévalue ce mois l’incorporation de maïs chez les FAB en 2019/20 de 800 Kt à 57,4 Mt du fait du renchérissement du blé. En Ukraine, Agritel revoit à la baisse ses estimations de production du fait de rendements moins bons que prévu. La production est désormais estimée à 35,5 Mt dont 29,5 Mt exportables (contre plus de 30 Mt en 2018/19). En Russie, du fait de rendements meilleurs qu’espérés, la production est estimée en hausse d’1 Mt par rapport à octobre avec 14,5 Mt.

FRANCE : Manque de compétitivité chez les FAB

Au 11/11, FranceAgriMer annonce que la récolte française était effectuée à 85% contre 79% une semaine avant. La météo ralentit largement le rythme de récolte. Le SSP a revu son chiffre de production à 12,6 Mt contre 12,5 Mt en octobre. Dans son bilan mensuel, FranceAgriMer, revoit à la baisse les exportations françaises vers l’UE de 140 Kt à 3,9 Mt. Les stocks de report sont revus en hausse de 94 Kt à 2,2 Mt. Stratégie Grains prévoit des surfaces 2020 en hausse à 1,5 Mha soit une hausse de 4% par rapport à 2019. A noter : le manque persistant de compétitivité du maïs par rapport au blé chez les FAB.