Lettre des marchés maïs N°783

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MONDE : Stocks américains plus bas qu’attendu

Du 02/05 au 09/05, le cours de l’échéance juillet à Chicago a perdu 8 $/t pour se situer à 177 $/t. Les cours américains ont été mis sous pression par la baisse des cours du pétrole, la bonne avancée des semis dans la Corn Belt et les ventes de la part des fonds non-commerciaux avant le rapport de l’USDA du 12/05 contenant les premiers bilans pour la prochaine campagne 2025/2026. Ce rapport a une tonalité haussière pour le maïs avec une nouvelle révision en baisse des stocks aux Etats-Unis pour la campagne en cours (36 Mt) mais également au regard des perspectives pour la prochaine campagne. Les opérateurs s’attendaient à des stocks très lourds aux Etats-Unis en 2025/2026, au-delà de 50 Mt, compte tenu des projections de surfaces de l’USDA de mars. L’USDA affiche bien une projection de récolte record aux Etats-Unis pour 2025, franchissant le seuil symbolique des 400 Mt (402 Mt), mais a surpris les opérateurs en affichant une projection de stocks de fin de campagne plus basse qu’attendu, à 46 Mt. L’USDA s’attend en effet à une hausse de la consommation de maïs en FAB de 4 Mt sur un an (140 Mt) et à une nouvelle hausse des exportations (68 Mt) proche du record de 2020/21 (70 Mt). Au niveau mondial, l’USDA affiche également des stocks pour 2025/2026 plus bas qu’attendus par les opérateurs, à 277 Mt, en baisse de 9 Mt sur un an. La semaine passée aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export ont atteint 1,66 Mt au-delà des attentes des opérateurs. Les stocks d’éthanol poursuivent leur baisse saisonnière avec 25 millions de barils début mai soit une baisse de 2 millions de barils en un mois. Aux Etats-Unis, au 04/05, 39% des maïs étaient semés, un chiffre similaire à la moyenne à cette date. Au Brésil, la saison sèche est arrivée. Cela ne devrait pas poser de problème pour la fin du cycle de culture dans le Centre-Ouest mais pourrait affecter le Centre-Sud dont le déficit hydrique peinait à être résorbé. En Chine, le temps chaud et sec sur le Nord-Est pourrait pénaliser la production de blé et, à terme, la production de maïs s’il se maintenait.

EUROPE : Pluies en Mer Noire

Des pluies touchent la mer Noire, de la Roumanie au bassin de la Volga. Cela permet de résorber le déficit hydrique qui s’y développait et fait pression sur les
prix du blé et de l’ensemble des céréales. Les opérateurs se montrent prudemment optimistes concernant le niveau des récoltes en Russie et en Ukraine. Dans ce pays, les pluies permettent également l’accélération des semis de maïs qui étaient réalisés à 73% au 08/05. L’euro s’est légèrement replié sous les 1,14 dollars la semaine passée du fait de l’annonce par la Fed d’un maintien de ses taux directeurs et de nouvelles rassurantes concernant les relations commerciales sino-américaines. Cela n’a pas suffi à contrer la tendance baissière sur les céréales européennes. Cette semaine, l’avancée des négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie sera également à suivre avec l’annonce de pourparlers en Turquie.

FRANCE : Perte du support des 200 €/t sur Euronext

Au 05/05, 79% des maïs étaient semés selon CéréObs contre 76% à cette date en moyenne (2020-2024). Les prix français du maïs ont subi la pression qui s’exerçait à Chicago et sur le blé la semaine passée. Cette pression a conduit à la perte du support des 200 €/t sur Euronext où l’échéance juin a perdu 6,25 €/t pour se situer à 192,5 €/t et l’échéance novembre a perdu 4 €/t pour se situer 197,5 €/t. Les prix physiques pour la fin de campagne 2024 marquaient également un net repli.