MONDE : Quels stocks de début de campagne aux USA ?
Du 20/09 au 27/09, le cours de l’échéance décembre à Chicago a gagné 7 $/t pour se situer à 165 $/t. Cette forte hausse est due aux inquiétudes climatiques (Amérique du Sud et Mer Noire) et géopolitiques (Moyen-Orient et Ukraine.) Ce contexte instable incite les fonds non-commerciaux à prendre des positions plus prudentes en réduisant leur exposition vendeuse. La semaine sera marquée par la publication, ce lundi, des stocks de maïs trimestriel au 1er septembre par l’USDA. Ceux-ci correspondent aux stocks de fin
de la campagne 2023/24 et donc aux stocks du début de la campagne 2024/2025. Ils sont attendus à ce stade à 46 Mt mais pourraient de nouveau être revus en baisse, ce qui serait un élément positif pour les prix, du fait de la bonne dynamique de la demande à l’export et pour la production d’éthanol en 2023/24. La semaine passée aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export ont atteint 535 Kt, sous les attentes des opérateurs. Les ventes à l’export marquent un nouveau ralentissement dans un contexte de raffermissement des prix à Chicago en septembre. La production d’éthanol marque également le pas et passe sous le million de barils quotidien, un mouvement habituel à cette période de fin d’été et de réduction des grands déplacements aux Etats-Unis. Le baril de pétrole quant à lui est repassé sous les 70 $/t, malgré la guerre au Liban, du fait d’annonces saoudiennes laissant entendre une augmentation de la production.
Au Brésil, le sec persiste dans le Centre-Ouest alors que le début du mois d’octobre marque traditionnellement le début des semis de soja. La sécheresse touche également les cours d’eau, à l’instar du Paraná pour l’Argentine, ce qui renchérit les coûts d’exportation via l’arc nord amazonien par où a transité 42,5% des exportations de maïs du Brésil en 2023. En Argentine, au 25/05, 10,5% des maïs étaient semés, un rythme légèrement inférieur à la moyenne pour cette date. Là aussi, les producteurs attendent l’arrivée des pluies en octobre pour
accélérer les chantiers de semis.
EUROPE : Le sec domine toujours en Mer Noire
Le sec domine toujours en Mer Noire, ce qui inquiète les marchés. En Ukraine, du fait de la sécheresse estivale, le gouvernement a révisé en baisse la production de maïs à 25,8 Mt mais cela reste encore supérieur aux attentes des opérateurs. Dans ce contexte, le prix du maïs rendu Odessa approche désormais les 200 $/t alors que la demande à l’export reste forte. Les semis de cultures d’hiver se font au ralenti à ce stade faute de pluie. Ce ralentissement est encore plus marqué en Russie où, du fait de la sécheresse, avec un peu plus de 8 Mha
à date, les semis de blé sont les plus lents depuis 11 ans. Dans son bilan de septembre, par rapport à août et pour la campagne en cours,
la Commission Européenne a revu la production européenne en baisse de 1,5 Mt (60,1 Mt) et les importations en hausse d’un peu moins de 2 Mt (19 Mt). Au 23/09, l’UE a importé 4,7 Mt de maïs contre 4,5 Mt en moyenne à cette date.
FRANCE : Logistique à l’export perturbée
Au 23/09, selon CéréObs, 1% des surfaces de maïs étaient récoltés contre 15% à cette date en moyenne (2019-2023). La semaine passée, le cours de l’échéance novembre d’Euronext a gagné 5,5 €/t pour se situer à 207,25 €/t. Les prix physiques sont aussi en hausse et se situent
entre 190 et 205 €/t selon les régions. Ces hausses sont liées au raffermissement à Chicago et aux inquiétudes climatiques et géopolitiques en Mer Noire. La logistique à l’export est compliquée vers l’Espagne en ce début de campagne du fait de la fermeture pour 6 mois de la RN135 dans les Pyrénées après des inondations. La liaison ferroviaire vers l’Italie, affectée mi-2023 par un éboulement dans les Alpes, devrait quant à elle rouvrir début 2025.