Lettre des marchés 733

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MONDE : La dynamique baissière se maintient

Du 09/02 au 16/02, le cours de l’échéance mars à Chicago a perdu 5 $/t pour se situer à 164 $/t. Le marché est clos ce lundi en raison du President Day. La pression baissière des fonds se maintient à Chicago. En effet, le forum sur les perspectives agricoles de l’USDA pour 2024 n’a pas surpris les opérateurs en annonçant une baisse des surfaces de maïs de 1,4 Mha en 2024 (33,6 Mha) et une hausse des stocks de 9 Mt (64 Mt) dans un contexte où la demande devrait rester limitée et le maïs américain concurrencé. De tels stocks seraient les plus élevés depuis les années 1980 ! Ces chiffres étant attendus, les fonds ont maintenu leur position vendeuse et n’ont pas procédé à des opérations de couverture. Reste que cette position vendeuse est proche du record, ce qui va rendre les fonds précautionneux face au risque de pertes en cas de changement sur les fondamentaux. C’est pourquoi, dans les prochaines semaines l’état des maïs au Brésil sera suivi avec attention puis plus tard le déroulé des semis aux Etats-Unis. Les publications de l’USDA seront aussi surveillées en mars (sondage des intentions de semis) et en mai (1er bilan pour 2024/2025).
La semaine passée, les contractualisations à l’export de maïs américain ont atteint 1,3 Mt, dans le haut des attentes des opérateurs. Ces derniers surveilleront le retour aux achats de la Chine dans les prochaines semaines. Au Brésil, l’incertitude reste de mise concernant la baisse des surfaces entre des semis se déroulant de manière relativement rapide et des perspectives climatiques délicates du fait d’El Niño de même qu’un contexte de prix déprimé. Dans ce contexte incertain, l’IMEA annonce qu’au Mato Grosso, 1er état producteur, seuls 19% des volumes de la récolte à venir ont fait l’objet d’un contrat contre 50% en moyenne à cette date. Les producteurs attendent de meilleurs prix pour s’engager mais également pour vendre leurs stocks. En Argentine, les opérateurs rapportent que les maïs tardifs ont été impactés par la vague de chaleur de la fin janvier. L’ampleur des dégâts devrait être relativement limitée mais elle est en cours d’évaluation. Les prévisions de production sont maintenues à un niveau record pour le moment (55-60 Mt).

EUROPE : Ralentissement des ventes en Ukraine

La semaine passée, les deux appels d’offre du GASC égyptien sur le maïs et le blé ont une fois de plus souligné la très grande compétitivité des céréales Mer Noire et ukrainiennes en particulier. En termes de prix FOB, le blé français reste ainsi 10 à 20 $/t plus cher que les offres les plus compétitives (Ukraine) et en maïs l’origine Ukraine est 25 à 30 $/t moins chère que ses concurrentes roumaines et moldaves. Cependant, ces prix très bas nuisent aux producteurs ukrainiens qui, selon certains opérateurs, ralentiraient actuellement leurs ventes. Par ailleurs, contrairement à ses annonces précédentes, le ministère de l’Agriculture ukrainien a annoncé, à la suite d’un sondage, que les surfaces de maïs devraient diminuer en 2024 au profit notamment du soja et de la betterave sucrière. En Pologne, malgré les annonces, les blocages frontaliers se poursuivent.

FRANCE : Nouvelle hausse des stocks

Du fait du contexte international et de la pression de la Mer Noire, la baisse des prix se poursuit. Du 09/02 au 16/02, l’échéance mars d’Euronext a perdu 6 €/t pour se situer à 172,75 €/t. Les cotations physiques suivent la même tendance et s’affichent, selon les régions, entre 150 et 175 €/t. La FAB profite de ces prix bas pour se couvrir, de même que quelques acheteurs belges. Dans son bilan de février, FranceAgriMer a revu en hausse la collecte de maïs et en baisse les utilisations en amidonnerie et à l’export. En conséquence, les stocks sont revus en hausse de 184 Kt et s’affichent à un niveau confortable (2,37 Mt).