Lettre des marchés 724

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MONDE : Accélération des exportations américaines

Du 24/11 au 01/12, le cours de l’échéance mars à Chicago a gagné 1 $/t pour se situer à 191 $/t, porté par les bons chiffres d’exportation. Avec plus de 1,9 Mt la semaine passée, les contractualisations à l’export pour le maïs américain ont dépassé les attentes des opérateurs et soutenu les prix. Cela est notamment dû à des achats chinois (131 Kt) mais également taïwanais et
japonais. Cette compétitivité sur l’Asie permet un redressement des exportations américaines, nécessaire pour atteindre la projection de l’USDA pour 2023/24 (53 Mt) et éviter ainsi un alourdissement plus fort des stocks américains. Malgré l’approfondissement de la crise du marché du porc, la Chine reste active sur le marché avec également des achats en Ukraine supérieurs à 2 Mt pour décembre. La production d’éthanol américaine reste également dynamique. Les annonces de l’OPEP+, qui compte renforcer ses coupes de production, n’ont pas suffi à faire rebondir le baril de pétrole. Les opérateurs suivent également la dégradation des relations entre le Venezuela et le Guyana, deux producteurs de pétrole. Au Brésil, les pluies se maintiennent sur le Centre du pays et soulagent les semis de soja. Ces derniers ont pris du retard avec 75% semés début décembre contre 87% à cette date en moyenne. Les températures restent plus chaudes que la normale.
En Argentine, les semis tardifs de maïs ont débuté. Ceux-ci ont progressé de 6 points en une semaine pour atteindre 32% au 30/11. Les mesures économiques prévues par Javier Milei pourraient à terme favoriser les semis de soja, lourdement taxés à l’heure actuelle mais également engendrer un changement dans les stratégies de vente en laissant le peso flotter librement voire en
dollarisant l’économie argentine. Les fonds non-commerciaux ont actuellement une position nette vendeuse record à cette période. Cela conduit à des opérations de « short covering » (couverture de positions vendeuses) pour le moment ponctuelles mais qui pourraient être plus massives en cas de changement sur les fondamentaux.

EUROPE : Accalmie entre l’Ukraine et ses voisins

En Ukraine, la logistique reste délicate du fait des récentes tempêtes de neige. Les exportations par Odessa s’accélèrent, avec plus de 2 Mt en novembre, du fait notamment de l’accord trouvé avec les assureurs. Cela permet une remontée des prix du maïs ukrainien qui reste toutefois extrêmement compétitif sur l’UE. On note également une accalmie dans les relations entre l’Ukraine et ses voisins. Un protocole aurait été trouvé avec la Pologne pour lever les blocages routiers à la frontière et la Bulgarie a accepté de lever ses interdictions d’importations du fait de la mise en place d’un système de licences d’exportation. La Slovaquie en revanche a étendu son interdiction d’importations à plus de produits agricoles. La Commission Européenne a apporté peu de changements à son bilan de novembre par rapport au mois dernier. Pour la campagne 2023/24, les importations restent projetées à 20 Mt et les stocks finaux à 19 Mt.

FRANCE : Ralentissement de la demande

Au 27/11, selon CéréObs, 99% des maïs grain étaient récoltés contre 98% en moyenne à cette date. Les semis de blé se sont accélérés la semaine passée. Alors que la campagne d’export avait commencé tardivement, celle-ci ralentit déjà à l’approche de la fin d’année, notamment sur l’Espagne. Le maïs reste compétitif en FAB au niveau national. Les prix du maïs restent sous pression du fait du renforcement de l’euro et de la compétitivité de l’origine ukrainienne.