Lettre des marchés 723

Télécharger

MONDE : Quelle demande chinoise en maïs ?

Du 17/11 au 24/11, le cours de l’échéance décembre à Chicago a perdu 5 $/t pour se situer à 182 $/t, poussé à la baisse par les pluies sur le centre du Brésil. Aux Etats-Unis au 19/11, 93% des maïs étaient récoltés contre 91% à cette date en moyenne. Les dernières récoltes se situent principalement dans le nord-ouest de la Corn Belt. Avec plus de 1,4 Mt la semaine passée, les contractualisations à l’export pour le
maïs américain se sont situées dans le haut des attentes des opérateurs. On note 70 Kt d’achats chinois, confirmant la bonne compétitivité du maïs américain rendu Asie. Le niveau exact de la demande chinoise reste toutefois incertain alors que la production locale de maïs a été impactée par les aléas climatiques de manière sans doute plus importante qu’affichée par les autorités et que le pays subit un net ralentissement économique. La production porcine en particulier est en excédent, ce qui fait chuter les prix du porc et risque d’affecter
à terme la consommation d’aliments. Dans ce contexte, la dynamique des achats chinois de maïs dans les prochaines semaines sera à suivre alors que la fin d’année est une période de couverture traditionnelle pour les FAB chinois, en amont des festivités de la nouvelle année chinoise qui ont lieu en février. La semaine passée, aux Etats-Unis, la production d’éthanol se repliait et les stocks augmentaient sensiblement. Les opérateurs suivront avec attention la réunion de l’OPEP+ la semaine prochaine. Les principaux pays producteurs de
pétrole doivent décider de nouvelles coupes de production pour maintenir le niveau du baril. Au Brésil, des pluies sont arrivées sur le Centre du pays et d’autres sont attendues. Cela soulage les sojas semés et devrait faciliter les derniers semis. Les retards auront cependant des conséquences sur les semis de maïs safrinha qui seront immanquablement décalés, au risque de faire face à un risque plus
important de sécheresse plus tard dans leur cycle. En Argentine, les semis tardifs de maïs devraient débuter dans les prochains jours. Les producteurs retiennent leurs ventes dans l’attente de l’investiture de J.Milei le 10/12. Celui-ci a promis de supprimer les taxes à l’exportation.

EUROPE : L’euro remonte face au dollar

L’euro est remonté face au dollar ces dernières semaines. Cela s’explique par un ralentissement plus fort qu’attendu de l’inflation aux Etats-Unis, laissant espérer une baisse des taux d’intérêt plus rapide que prévue sans que de tels signaux ne soient visibles pour le moment dans l’UE. Cela défavorise les céréales européennes à l’export, dont le maïs français, et favorise au contraire les céréales importées, dont le maïs ukrainien. Au 21/11, l’UE a importé 6,6 Mt de maïs contre 7,8 Mt en moyenne à cette date. Les abords du port d’Odessa en Ukraine sont perturbés par les conditions météos. Alors que plusieurs infrastructures portuaires ont été endommagées par des attaques russes ces dernières semaines, l’UE a annoncé un financement supplémentaire de 50 millions d’euros pour leur reconstruction.

FRANCE : Pression du maïs ukrainien

Au 20/11, selon CéréObs, 98% des maïs grain étaient récoltés contre 97% en moyenne à cette date. Les dernières parcelles se récoltent difficilement et un retour des pluies est attendu cette semaine. La demande reste présente en FAB et à l’export sur l’Espagne mais les prix d maïs, tant sur Euronext que sur le marché physique, restent sous pression dans un contexte où le blé russe et le maïs ukrainien sont très présents et compétitifs à l’export.