Lettre des marchés 718

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MONDE : La météo sud-américaine inquiète

Du 13/10 au 20/10, le cours de l’échéance décembre à Chicago a progressé de 1$/t pour se situer à 195 $/t. L’évolution a été positive cette semaine pour le maïs, malgré d’importants mouvements liés aux fonds non-commerciaux, du fait notamment des inquiétudes météo sur l’Amérique du Sud. Aux Etats-Unis au 15/10, 45% des maïs étaient récoltés contre 42% à cette date en moyenne. Après une semaine sèche, le temps pluvieux annoncé devrait ralentir les chantiers. Avec 881 Kt la semaine passée, les contractualisations à l’export restent dynamiques aux Etats-Unis et ce malgré la moindre présence de la Chine. Cependant, en raison d’un début de campagne difficile, le rythme des exports reste en deçà de la moyenne à cette date. De plus, la logistique reste compliquée par le niveau toujours bas du Mississippi et du canal de Panama. La production d’éthanol reste elle aussi dynamique, soutenue par les cours du pétrole qui restent élevés du fait des tensions géopolitiques au Proche-Orient. Dans son rapport d’octobre, par rapport à septembre, l’IGC a revu la production mondiale de maïs en baisse de 3 Mt (1219 Mt) ainsi que les stocks de 6 Mt (283 Mt). Ces derniers restent en fort rebond chez les principaux exportateurs. La consommation reste stable à 1208 Mt. A  Brésil, le bassin amazonien et le Mato Grosso souffrent de fortes chaleurs et d’un déficit hydrique marqué. A contrario, le sud du pays souffre toujours de pluies diluviennes. Ces situations devraient conduire à des re-semis : de maïs  safra au sud et de soja au nord, ce qui pourrait dans ce dernier cas conduire à un décalage des semis de maïs safrinha début 2024. Par ailleurs, cela complique la logistique export du maïs alors que le Brésil a connu une récolte record et a pris la place de 1er exportateur mondial aux Etats-Unis. La sécheresse sur le bassin de l’Amazone freine les exportations par les ports de l’Arc Nord (35% des exportations de maïs sur le 1er semestre) au profit des ports du Sud (Santos, Paranagua) dont l’accès est compliqué du fait des pluies. En Argentine, les pluies tant attendues font leur retour en ce début de semaine mais sans doute trop tardivement pour les semis précoces de maïs qui devront être reportés sur les semis tardifs (décembre) ou le soja.

EUROPE : Augmentation de l’activité à Odessa

Au 19/10 en Ukraine, 34% des maïs étaient récoltés et seulement 65% des céréales à paille semées. Le sec persistant sur une bonne partie du pays a ralenti les semis des cultures d’hiver. Le retour des pluies cette semaine leur est bénéfique mais pourrait être trop tardif pour permettre la mise en place de toutes les surfaces prévues, laissant de la place aux cultures de printemps, dont
potentiellement le maïs. A Odessa, les chargements s’accélèrent progressivement, avec une quarantaine de navires en attente, malgré l’absence d’accord diplomatique.

FRANCE : Progression rapide de la récolte

Au 16/10, selon CéréObs, 74% des maïs grain étaient récoltés contre 62% en moyenne à cette date. Les chantiers se sont accélérés à l’approche de pluies importantes en fin de semaine dernière. Celles-ci devraient se maintenir sur une bonne partie du territoire cette semaine. L’échéance novembre 2023 sur Euronext a regagné du terrain la semaine passée, en progressant de 6 €/t pour se situer à 206,25 €/t, du fait de la progression des cours américains et d’un regain du blé tiré par la demande asiatique. Les cotations physiques poursuivent quant à elles leur érosion, soumises à la pression de la récolte et à une demande peu présente.