Lettre des marchés 714

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MONDE : Début de la récolte dans la Corn Belt

Du 15/09 au 22/09, le cours de l’échéance décembre à Chicago est resté relativement stable à 188 $t/. La situation reste délicate pour les cours du maïs américain dans un contexte de pression liée à la récolte et de manque de compétitivité à l’export. Au 17/09, 7% des maïs américains étaient récoltés, un chiffre similaire à la moyenne à cette date. La récolte a débuté dans la Corn Belt et devrait se poursuivre à un bon rythme notamment dans l’ouest la semaine s’annonçant sèche. Les contractualisations à l’export pour le maïs américain se sont affichées dans le bas des attentes des opérateurs avec 567 Kt dont 71 Kt à destination de la Chine. La compétitivité américaine reste entravée par le niveau bas du Mississippi, renchérissant le fret fluvial, et par un dollar fort. Ce dernier a été renforcé par les récentes annonces de la Fed laissant entendre que les taux d’intérêt élevés seraient là pour durer. Par ailleurs, les opérateurs resteront attentifs au risque de fermeture du gouvernement fédéral début octobre alors qu’aucun accord sur le budget n’est en vue entre républicains et démocrates. Dans son rapport de septembre, par rapport à août, l’IGC souligne la lourdeur du bilan mondial du maïs pour 2023/24. La production mondiale est abaissée de 1 Mt (1221 Mt) mais resterait la 2e plus importante de l’histoire de même que la consommation (1207 Mt), relevée de 2 Mt par rapport au mois dernier. Les stocks mondiaux sont attendus en hausse de 6 Mt (288 Mt) et pèse sur les prix notamment du fait de la très forte hausse des stocks américains. En Argentine, 5% des maïs ont été semés mais les producteurs attendent l’arrivée des pluies pour accélérer le rythme. Ils espèrent que celles-ci se produiront dans les prochaines semaines, à la faveur du phénomène El Niño, ce qui leur permettrait de maximiser les semis précoces. Dans le cas contraire, une partie des surfaces devra être reportée sur les semis tardifs, à partir de décembre, voire sur le soja. Au Brésil, la CONAB a annoncé des surfaces de maïs en baisse de 5% pour 2023/2024 (22,1 Mha), tant pour le maïs de pleine saison (safra) que le maïs safrinha. Cela est dû au ciseau de prix qui touche les producteurs mais ce chiffre est à prendre avec précaution et devrait être revu dans les prochains mois.

EUROPE : Négociations sur le maïs ukrainien

Les tensions diplomatiques entre l’Ukraine et la Pologne se sont fortement aggravées la semaine passée sur le sujet des importations de céréales. La Commission Européenne tente toujours de concilier soutien économique à l’Ukraine et demandes des pays limitrophes. La Slovaquie aurait accepté à ce titre de suspendre son interdiction d’importation après la mise en place d’un système de licences par l’Ukraine. Par ailleurs, de nouvelles attaques ont eu lieu à Odessa après le chargement réussi de 20 Kt de blé la semaine passée. Dans son rapport de septembre, par rapport à août, Stratégie Grains revoit en légère hausse (0,9 Mt) la production européenne de maïs (59,6 Mt) malgré une révision en baisse des rendements bulgares et roumains.

FRANCE : Pression de la récolte

Selon CéréObs au 18/09, 6% des maïs étaient récoltés contre 10% en moyenne à cette date. Si l’échéance novembre 2023 d’Euronext reste stable, aux alentours de 210 €/t, du fait de l’existence d’un seuil technique, les prix physiques subissent un peu plus la pression récolte et ont perdu quelques euros la semaine passée. Le maïs français est compétitif en FAB domestique comme à l’export mais les acheteurs sont peu présents car bien couverts. Dans le Sud-Ouest, la logistique est compliquée par le manque de camions.