Lettre des marchés 713

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MONDE : Début des semis en Amérique du Sud

Du 08/09 au 15/09, le cours de l’échéance décembre à Chicago a perdu 3 $/t pour se situer à 187 $/t. Les cours américains ont perdu du terrain après un rapport de l’USDA baissier pour le maïs.
L’USDA a en effet revu en hausse et au-delà des attentes des opérateurs, les stocks américains. Par rapport aux estimations d’août, ceux-ci gagnent 461 Kt (56,4 Mt) sous l’effet d’une révision en hausse des surfaces de 314 Kha (35,2 Mha) et d’une baisse de rendement de 1 q/ha (109 q/ha), plus légère qu’attendue. Au niveau mondial, les stocks de maïs s’alourdissent de 3 Mt (314 Mt) par rapport à août, là encore au-delà des attentes des opérateurs. Ces perspectives d’alourdissement des bilans font pression sur les prix. Dans ce contexte, les fonds non-commerciaux accentuent leur position nette vendeuse sur le maïs à Chicago, malgré des nouvelles rassurantes pour la demande. Les contractualisations à l’export pour le maïs américain ont atteint 753 Kt la semaine passée dont 174 Kt de nouveaux achats chinois. La hausse des cours du pétrole vient par ailleurs soutenir l’industrie de l’éthanol ces dernières semaines. Les semis de maïs pour la campagne 2023/2024 débutent en Amérique du Sud. Les opérateurs y seront d’autant plus attentifs dans les prochaines semaines que le renforcement du phénomène climatique « El Niño » est attendu. Celui-ci est
généralement positif pour l’Argentine et le sud du Brésil (maïs safra) et négatif pour le soja et le maïs safrinha dans le Centre-Ouest brésilien. En Argentine, les semis ont débuté à la faveur des pluies récentes et les surfaces sont attendues en hausse de 200 Kha (7,3 Mha). Les cultures de printemps dont le maïs profitent des difficultés rencontrées lors de semis de céréales à paille (sécheresse). Le contexte politique sera à suivre, certains candidats aux présidentielles de fin octobre promettant de mettre fin aux restrictions à l’export de produits agricoles. Au Brésil, les semis de maïs safra (pleine saison) sont bien avancés dans le sud du pays. Le manque de pluies empêche pour le moment le début des semis de soja dans le Centre-Ouest. Compte-tenu du ciseau de prix qui touche les producteurs, ceux-ci pourraient limiter les semis de maïs safrinha (après soja) au profit notamment du coton. Certains analystes estiment que les surfaces de maïs au Brésil pourraient ainsi rester stables par rapport à la campagne précédente.

EUROPE : Fin des mesures sur le maïs ukrainien

La Commission Européenne a acté le 15/09 la fin des mesures de contrôle sur les importations de grains ukrainiens. Elles assuraient notamment le fait que seul leur transit était autorisé dans les pays frontaliers de l’Ukraine afin d’éviter la déstabilisation des marchés locaux. La Commission satisfait une demande majeure de l’Ukraine, qui assure en échange qu’elle prendra les mesures
appropriées en cas de perturbation de marché. Cela suscite le mécontentement des pays concernés, notamment la Pologne, qui ont annoncé la remise en place de mesures autonomes de  limitations des importations ukrainiennes et engagent ainsi un nouveau bras de fer avec Bruxelles. Deux navires ont pu gagner le port de Tchornomorsk pour charger 20 Kt de blé, une première depuis la fin du corridor céréalier en juillet dernier.

FRANCE : Pression sur les prix

Selon FranceAgriMer, dans son 1er bilan pour 2023/24, les stocks de maïs atteindraient un niveau bas et équivalent à 2022/23 (1,65 Mt). Ils seront revus en hausse dans les prochains mois avec une réévaluation probable du rendement. Du 8/09 au 15/09 l’échéance novembre 2023 d’Euronext est restée relativement stable à 213 €/t. Le 18/09, la semaine s’ouvrait en forte baisse du fait des décisions de la Commission Européenne sur les importations ukrainiennes.