MONDE : Sec persistant sur la Corn Belt
Du 02/06 au 09/06, le cours de l’échéance juillet à Chicago a perdu 2 $/t pour se situer à 238 $/t. Le temps sec persistant sur la Corn Belt soutient les prix mais des pluies sont attendues et les inquiétudes sur la demande demeurent. Au 04/06, 85% des maïs avaient levé dans la Corn Belt contre 77% en moyenne à cette date (2018-2022). Le temps sec s’est maintenu cette semaine sur la Corn Belt. Les quelques pluies reçues ce week-end ont été jugées insuffisantes par les opérateurs alors que le déficit de précipitations a atteint 50% en mai. Le stade de la culture et les températures modérées limitent cependant l’impact de ce stress hydrique alors que des pluies plus conséquentes sont attendues cette fin de semaine. Au 04/06, 64% des maïs américains étaient en conditions « bonnes à excellentes », un retrait de 5 points par rapport à la semaine précédente. Si les conditions météo soutiennent les prix pour le moment, l’inquiétude persiste sur le niveau de la demande pour le maïs américain avec une forte concurrence brésilienne et un bilan mondial du blé qui s’alourdit. Ainsi, par rapport au mois dernier et pour la campagne en cours, l’USDA a revu une fois encore les exportations américaines en baisse de 1,3 Mt (43,8 Mt) compte tenu de leur mauvaise dynamique. Cela conduit à une augmentation des stocks de report de 900 Kt (36,8 Mt). Par ailleurs, les contractualisations nettes à l’export pour la prochaine campagne ont été négatives la semaine passée avec -107 Kt (plus d’annulations que de nouveaux contrats). C’est la conséquence d’une annulation mexicaine, 1er client des Etats-Unis, face à une origine brésilienne plus compétitive. Enfin le rapport de l’USDA a confirmé une augmentation des stocks mondiaux de blé par rapport au mois dernier. Ceux-ci sont en hausse de 6 Mt (271 Mt), au-delà des attentes des opérateurs. Cela pourrait se traduire par une plus forte compétitivité du blé fourrager, notamment en Chine où les FAB substituent une partie du maïs par du blé, plus compétitif. La cour suprême brésilienne a validé la reprise du chantier de la voie ferrée Ferroagro qui doit relier le Mato Grosso, 1er Etat producteur de maïs, au port de Miritituba sur l’Amazone et de là aux ports de « l’Arc Nord » sur la façade atlantique. Cela devrait à terme réduire les coûts logistiques sur cette voie de plus en plus empruntée par les exportations agricoles brésiliennes.
EUROPE : Intensification des combats en Ukraine
Après la destruction d’un barrage sur le Dniepr, inondant la région de Kherson et à celle d’un pipeline d’ammoniaque dont les Russes exigeaient la remise en marche dans le cadre de l’accord sur les exportations en Mer Noire, les incertitudes demeurent en Ukraine. L’évolution de la situation est à suivre avec attention alors que la prime de risque liée au conflit a été effacée et que l’accord
sur les exportations doit être renouvelé d’ici le 18 juillet. La Commission Européenne a prolongé les mesures de contrôle sur les importations en provenance d’Ukraine jusqu’à septembre prochain. A quelques semaines de la fin de campagne, les importations européennes de maïs ont d’ores et déjà battu le record de 2018/19 (24,1 Mt) avec 24,6 Mt à date. Après une période de semis globalement fraîche et humide en Europe, à l’exception de la péninsule ibérique, les dernières semaines montrent, comme en France, une nette division nord-sud en matière de pluies.
FRANCE : Hausse des prix
La situation météo aux Etats-Unis a fait rebondir les prix du maïs français. La semaine passée, l’échéance novembre 2023 d’Euronext a gagné 10,5 €/t pour se situer à 227 €/t au 09/06.