Lettre des marchés 700

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MONDE : Contexte macroéconomique morose aux USA

Du 28 avril au 5 mai, le cours de l’échéance juillet à Chicago a gagné environ 5 $/t pour se situer à 235 $/t. Après une très forte baisse la semaine précédente, le cours du maïs à Chicago s’est consolidé malgré un contexte difficile. Les semis ont progressé dans la Corn Belt à la faveur d’un temps chaud et relativement sec. Au 07/05, ils étaient effectués à 49% contre 42% en moyenne à cette date (2017-2022). Une telle avance est un facteur de pression sur les prix. La semaine est attendue chaude mais pluvieuse à très pluvieuse sur la Corn Belt.
Le contexte macroéconomique est également peu porteur. Le secteur bancaire continue d’être fragilisé par la politique de hausse des taux de la Fed, comme le montre la faillite de la banque First Republic. Par ailleurs, le monde économique craint une passe d’arme politique sur la hausse du plafond de la dette aux Etats-Unis. Un refus pourrait accentuer la crise économique et stopper les activités du gouvernement dès début juin. Ce contexte pousse les fonds non-commerciaux à accentuer leur position nette vendeuse sur le maïs à Chicago alors que les
incertitudes restent très fortes sur le niveau des exportations américaines. Le rapport de l’USDA de mai pourrait apporter des ajustements à ce poste. La semaine passée, les contractualisations à l’export ont été négatives avec -316 Kt (plus d’annulations que de nouveaux contrats) conséquence des deux annulations chinoises, une première depuis plus de 20 ans ! La Chine continue par ailleurs de démontrer qu’elle peut compter sur plusieurs fournisseurs. Elle a ainsi réceptionné plusieurs chargements originaires d’Afrique du Sud. La production d’éthanol aux Etats-Unis a légèrement rebondi la semaine passée tandis que les stocks poursuivaient leur décrue en passant sous les 24 millions de barils pour la 1ère fois depuis janvier. Les opérateurs surveillent la baisse des prix du pétrole liée au contexte macroéconomique morose. Au Brésil, les bonnes conditions météos se maintiennent pour le maïs safrinha. Les producteurs du sud du pays s’inquiètent toujours des gelées précoces, sans incidence jusqu’à présent. Sur les trois premiers mois de l’année, pour la 1ère fois, les ports de « l’Arc Nord » sur l’Amazone ont exporté plus de maïs (3,6 Mt) que le port de Santos dans le sud (2,3 Mt). Cette voie logistique est moins chère pour les producteurs du Centre-Ouest du pays.

EUROPE : Blocage des navires ukrainiens à Istanbul

Alors que les négociations sont toujours en cours pour le renouvellement du corridor maritime ukrainien, arrivant à échéance le 18 mai, une soixantaine de navires est bloquée au point de contrôle d’Istanbul faute d’inspection russe. Au 1er mai, les importations européennes de maïs atteignaient 23 Mt contre 15,8 Mt en moyenne à cette date. En avril, les conditions relativement fraiches et humides ont ralenti les semis un peu partout en Europe, à l’exception de l’Espagne. En Ukraine au 05/05, seuls 29% des maïs étaient semés. Les surfaces sont toujours attendues en forte baisse avec 3,5 Mha contre 4 Mha en 2022. Dans l’UE, selon Stratégie Grains, les surfaces devraient également baisser avec 8,6 Ma contre 8,8 Mha en 2022.

FRANCE : Stabilité des cours

Selon CéréObs, au 01/05, 59% des maïs grains étaient semés et 23% avaient levé contre respectivement 74% et 36% à cette date en moyenne (2017-2022). Grâce à une légère hausse des prix en milieu de semaine, liée à l’attaque sur le Kremlin, le contrat novembre 2023 d’Euronext est resté stable d’une semaine à l’autre avec 232 €/t au 05/05. Contrairement au blé, le maïs ne bénéficie pas du retour de la prime de risque Mer Noire du fait du récent accord permettant de mieux faire transiter les grains ukrainiens dans l’UE.