Lettre des marchés 682

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MONDE : Changement de politique sanitaire en Chine

Du 15/12 au 30/12, le cours de l’échéance mars 2023 à Chicago a gagné 11 $/t pour se situer à 267 $/t. Après avoir perdu du terrain de début novembre à la mi-décembre, retrouvant ainsi leur niveau de début mars, les cours américains du maïs ont rebondi en fin d’année sous l’effet du changement de politique sanitaire en Chine, de la vague de froid intense qui a touché le Midwest américain, et ce malgré les ventes techniques et les prises de profits des fonds non-commerciaux en fin d’année.

Le changement de politique sanitaire en Chine, s’il conduit à court terme à une explosion des cas de Covid, est vu de manière plutôt favorable par les marchés qui jugent que cela permettra à moyen terme une reprise économique plus franche dans le pays. Les opérateurs agricoles en particulier s’attendent à un retour plus marqué de la Chine aux achats notamment avant les festivités traditionnelles du début d’année. La Chine a été présente sur le marché du maïs ces dernières semaines, au profit des origines brésiliennes et ukrainiennes. L’origine américaine reste trop chère malgré la baisse du dollar sur le dernier trimestre.

La situation macroéconomique mondiale continue cependant d’inquiéter les marchés qui craignent le développement d’une crise économique ainsi que le montre la stagnation des cours du pétrole, entre 70 et 80 $/baril. Les politiques monétaires des principales banques centrales restent suivies avec attention, après de nouvelles hausses des taux de la part de la Fed et de la BCE mi-décembre.

Aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export à destination des clients traditionnels (Mexique, Corée, Japon…) se sont renforcées ces dernières semaines du fait de la baisse du dollar. La semaine passée, elles ont atteint
782 Kt, dans le haut des attentes des opérateurs. La production d’éthanol a cependant fini l’année en berne, conséquence probable de l’intense vague de froid qui a touché le Midwest américain, alors que les stocks continuent de se renforcer.

Au Brésil, les exportations de maïs ont marqué des records ces derniers mois, conséquence de la compétitivité de cette origine sur le marché mondial. Le pays devrait battre son record d’exportations de 45 Mt de la campagne précédente. Les maïs de pleine saison du sud du pays souffrent d’un déficit hydrique marqué. Dans le Centre-Ouest, les semis de maïs safrinha devraient débuter sans retard dans les jours qui viennent après la récolte des sojas.

En Argentine, malgré quelques pluies ces dernières semaines, le déficit hydrique reste très marqué. Au 29/12, 48% des maïs étaient semés contre 67% à cette date en moyenne et seuls 15% étaient en conditions « bonnes à excellentes ».

EUROPE : Difficultés persistantes en Ukraine

En Ukraine, les difficultés persistent tant à l’export que pour les producteurs. Les chargements sont rendus délicats par la politique russe de ciblage systématique des infrastructures énergétiques et les producteurs manquent d’intrants. Par ailleurs, en fin d’année seuls 3,3 Mha de maïs avaient été récoltés soient 78% des surfaces. Le maïs toujours dans les champs devra attendre le printemps avec des risques de pertes accrus en qualité comme en quantité.

France : Surfaces de cultures d’hiver en hausse

Selon le ministère de l’Agriculture, les surfaces de cultures d’hiver sont en forte hausse en France. Elles devraient atteindre 6,7 Mha soit une hausse de 1,2% par rapport à 2022. La hausse est particulièrement marquée pour le blé tendre et le colza. Seul le blé dur connaitrait une baisse de surfaces (-11 Kha).