Lettre des marchés 681

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MONDE : Pression des fonds spéculatifs

Du 02/12 au 09/12, le cours de l’échéance mars 2023 à Chicago a de nouveau cédé un peu de terrain pour se situer à 253 $/t. Les fonds non-commerciaux continuent de réduire leur position nette acheteuse en ajoutant des positions vendeuses et en clôturant des positions acheteuses. Ces mouvements ont fait fortement pression sur les prix des céréales début décembre notamment après le rapport d’Abares, l’organe de statistique australien, qui contrairement aux attentes, prévoit désormais une récolte de blé record. Les marchés continuent par ailleurs de s’inquiéter de l’évolution de la situation sanitaire en Chine alors que le gouvernement a annoncé de nouveaux assouplissements de sa politique anti-Covid. Le rapport mensuel de l’USDA publié en fin de semaine passée a lui été plutôt neutre pour le marché. Aux Etats-Unis, pour la campagne en cours et par rapport à novembre, les exportations ont été révisées en baisse de 2 Mt (53 Mt) conduisant à une légère baisse de la tension sur les stocks américains qui sont désormais projetés à 32 Mt (+2 Mt), au-delà des attentes des opérateurs.
Au niveau mondial, ce rapport, par rapport à novembre et pour la campagne en cours, revoit en baisse : la production de 7 Mt (1162 Mt), la consommation de 5 Mt (1170 Mt) et les stocks de 2 Mt (298 Mt), dans les attentes des opérateurs. Les cours du pétrole restent sous pression ces dernières semaines du fait des craintes sur la situation économique mondiale, des discussions entre le Venezuela et les Etats-Unis et de la mise en place des mesures de plafonnement décidées par le G7 sur le pétrole russe avec un maximum autorisé de 60 $/baril transporté ou assuré par des entreprises de membres du G7. Au Brésil, 93% du maïs safra (pleine saison) a été semé mais il souffre du manque de pluie sur le Centre du pays ce qui a conduit la CONAB à réviser en baisse de 930 Kt la production du maïs safra (27 Mt). La production totale,
incluant le maïs safrinha (semé après les sojas) est estimée à 126 Mt. En Argentine, malgré quelques pluies la semaine passée, les maïs ont souffert d’une vague de chaleur avec ponctuellement des pointes à plus de 40°C. La semaine est annoncée chaude et sèche alors que les semis des maïs tardifs ont débuté. Au 07/12, 33% des maïs étaient semés contre 43% en moyenne à cette date.

EUROPE : Les exportations ukrainiennes perturbées

La région d’Odessa a de nouveau été la cible d’attaques russes, notamment sur le réseau électrique, ce qui perturbe fortement la logistique à l’export. Dans son rapport de novembre, l’USDA a revu en baisse la production ukrainienne de 4,5 Mt (27 Mt) et les exportations en hausse de 2 Mt (17,5 Mt), conséquence de la prolongation de l’accord sur les exportations mi-novembre. L’analyste UkrAgroConsult prévoit des surfaces ukrainiennes de maïs en forte baisse en 2023 avec 3,5 Mha, un nouveau déclin après des surfaces de 4 Mha en 2022 et 5,5 Mha en 2021. Dans le rapport de l’USDA de décembre, les importations européennes de maïs pour la campagne en cours sont revues en hausse de 1,5 Mt (21,5 Mt).

FRANCE : Forte pression sur les prix

Depuis un peu plus d’un mois, les prix des céréales et du maïs en particulier sont sous forte pression. Le prix du maïs rendu Bordeaux et FOB Rhin pour la récolte 2022 a ainsi perdu environ 50 €/t depuis début novembre, du fait du renouvellement de l’accord ukrainien sur les exportations et de la baisse du dollar face à l’euro, qui favorise les importations. Pour la récolte 2023, le cours de l’échéance novembre 2023 sur Euronext a perdu 7 €/t la semaine passée pour se situer à 268 €/t au 09/12.