Lettre des marchés 679

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MONDE : 1ères livraisons de maïs brésilien en Chine

Du 18/11 au 25/11, le cours de l’échéance mars à Chicago est resté relativement stable à 263 $/t. Cette stabilité s’explique par le fait que la semaine a été calme sur le plan géopolitique et qu’aux Etats-Unis les marchés fonctionnaient au ralenti en fin de semaine du fait de Thanksgiving. Aux USA, au 21/11, la récolte de maïs se terminait avec 96% des maïs récoltés contre 90% en moyenne à cette date (2017-2021). Au 18/11, la production d’éthanol avait effacé sa baisse de la semaine précédente et retrouvé son niveau de 1,04 millions de barils/jour. Les stocks rebondissaient également fortement pour atteindre 22,8 millions de barils, un niveau supérieur de 7% à la moyenne (2017-2021). La semaine passée, les contractualisations à l’export ont maintenu un bon niveau avec 1,85 Mt, dans les attentes des opérateurs, du fait d’importants achats mexicains. Les opérateurs restent très vigilants quant à une possible reprise du conflit social dans le secteur ferroviaire qui paralyserait fortement la logistique américaine. Trois premiers bateaux de maïs brésiliens sont partis à destination de la Chine fin novembre pour un total de 158 Kt de maïs. Cela marque le début des exportations brésiliennes vers ce pays à la suite de l’accord signé entre les deux pays. Les exportateurs brésiliens estiment qu’ils pourront exporter jusqu’à 5 Mt de maïs vers la Chine cette année, concurrençant les exportations américaines. La situation économique en Chine reste très incertaine pour les marchés du fait des atermoiements du pouvoir chinois vis-à-vis de sa politique sanitaire et de contestations inédites de la population contre les confinements liés au Covid. En Argentine, les pluies récentes, et celles attendues cette semaine, améliorent la situation mais le déficit hydrique reste marqué. Par ailleurs, le gouvernement argentin devrait mettre en place un taux de change plus favorable spécifique aux exportations de soja, ce qui devrait inciter les producteurs à préférer cette culture aux maïs tardifs dont les semis doivent débuter début décembre.

EUROPE : Importations de nouveau revues en hausse

Dans son bilan de novembre pour la campagne 2022/23, par rapport à octobre, la Commission Européenne a de nouveau revu en baisse sa prévision de production de maïs pour l’UE. Celle-ci est estimée à 53,3 Mt (-1,6 Mt). Les prévisions d’importations sont réhaussées d’1 Mt (23 Mt). Au 22/11, l’UE a importé 11,5 Mt de maïs, à 51% du Brésil et à 42% d’Ukraine, contre 6,6 Mt en moyenne à cette date (2017-2022). La poursuite de la baisse du dollar face à l’euro, du fait d’une politique monétaire moins agressive aux Etats-Unis, favorise la compétitivité des importations et constitue un élément de pression sur le prix du maïs pour les origines européennes. En Ukraine, les semis de cultures d’hiver sont terminés. Du fait du contexte très difficile pour les producteurs, manque de trésorerie et d’intrants, les surfaces de céréales à paille et de colza sont en baisse de 20% par rapport à 2021. D’après l’Ukrainian Grain Association, les producteurs pourraient privilégier le tournesol au maïs au printemps prochain.

FRANCE : Regain d’intérêt pour le maïs français

Avec la récente baisse des cours, le maïs a regagné en intérêt auprès des utilisateurs français en FAB et en amidonnerie. Il en va de même à l’export sur le Benelux, les maïs ukrainiens et brésiliens restent en revanche trop compétitifs sur l’Espagne. Du 18/11 au 25/11, le cours de l’échéance mars 2023 sur Euronext a cédé 2,75 €/t pour se situer à 304 €/t.