Lettre des marchés 665

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MONDE : Floraison dans la Corn Belt

Du 08/07 au 15/07, les cours de l’échéance septembre à Chicago ont perdu 11 $/t pour se situer à 238 $/t. La volatilité reste très marquée à Chicago dans un contexte incertain sur la météo  américaine et sur les négociations en Ukraine. Ces éléments incitent les fonds non-commerciaux à réduire leur position nette acheteuse, accentuant la volatilité des cours du maïs aux Etats-Unis.
Au 10/07, aux Etats-Unis, 15% des maïs étaient en floraison contre 25% à cette date en moyenne (2017-2021). 64% des maïs étaient considérés en conditions « bonnes à excellentes », un chiffre équivalent à la semaine passée. Les conditions météo ont été globalement bonnes jusqu’à présent mais les opérateurs s’inquiètent du temps chaud et sec qui s’installe cette semaine alors qu’une part importante des maïs américains va entrer en floraison. Ce temps, s’il persistait dans les prochaines semaines, pourrait en effet réduire le potentiel de rendement. Le rapport de juillet de  l’USDA a intégré au bilan américain, pour 2022/23, la légère hausse des surfaces annoncées fin juin. Au niveau mondial, par rapport à juin et pour la campagne 2022/23, l’USDA apporte peu de modifications. La production mondiale est stable à 1186 Mt, la consommation est revue en légère baisse de 1 Mt (1185 Mt) tandis que les stocks gagent 2,5 Mt (313 Mt). Au Paraguay, la récolte du maïs progresse et les rendements sont bons mais les opérateurs s’inquiètent de la qualité du grain du fait des niveaux de mycotoxines. Au Brésil, les exportations de maïs vers la Chine ne pourront commencer que l’année prochaine du fait du manque de documents et de suivi en matière sanitaire et phytosanitaire pendant le cycle de culture de la récolte en cours. La Chine a mis en place officiellement un quota d’export de phosphate ce qui va raviver la tension sur le prix des engrais composés. Par ailleurs, certaines banques locales sont en difficulté ce qui renforce les inquiétudes de certains analystes sur la santé de l’économie chinoise.

EUROPE : Négociations sur les exports ukrainiens

Les différentes parties prenantes (ONU, Turquie, Ukraine, Russie) se sont montrées prudemment optimistes quant à la conclusion des négociations sur la reprise des exportations maritimes ukrainiennes la semaine passée. Ces déclarations ont pesé à la baisse sur les cours. Une conclusion positive des négociations ferait de nouveau baisser les cours du maïs même si plusieurs mois
seront nécessaires à une reprise de l’activité portuaire en Ukraine. A ce jour, l’Ukraine exporte 2 Mt de grains par mois et pourrait réussir à augmenter jusqu’à 2,4 Mt – 2,7 Mt soit 40% de sa capacité habituelle. Les exportations agricoles ukrainiennes par la Roumanie et la Bulgarie devraient ralentir du fait du début de la récolte de blé dans ces deux pays. L’institut Bruegel prévoit un déficit de gaz de 15% en volume cet automne en cas de coupure totale des exportations russes vers l’UE. L’Ukraine a reçu des pluies la semaine passée. Le reste de l’Europe subit des conditions chaudes et sèches qui devraient se maintenir cette semaine.

FRANCE : Stress thermique et hydrique

La canicule engendre un stress thermique et hydrique important pour les cultures de printemps ce qui entame le potentiel de rendement. 67% des maïs grains étaient en floraison au 11/07. 83% étaient en conditions « bonnes à très bonnes à cette date, avant l’épisode de canicule. Dans son bilan de juillet, par rapport à juin et pour la campagne 21/22, FranceAgriMer revoit en hausse les stocks de report de 48 Kt (2,6 Mt) essentiellement du fait d’une révision en hausse de la collecte (12,7 Mt).