Lettre des marchés 654

Télécharger

MONDE : Retard des semis dans la Corn Belt

Du 22/04 au 29/04, les cours de l’échéance juillet à Chicago ont gagné 9 $/t pour se situer à 320 $/t. Les cours du maïs à Chicago ont été soutenus la semaine passée par les craintes météo  concernant les semis dans la Corn Belt et le maïs safrinha au Brésil. Au 24/04, seuls 7% des maïs américains étaient semés contre 15% en moyenne à cette date (2017-2021). Les semis sont les plus tardifs depuis 2013. Cela est dû à un temps frais et humide qui limite les chantiers de semis. Il devrait perdurer cette semaine et au cours du mois de mai selon divers modèles météo. La demande reste dynamique aux Etats-Unis. La production d’éthanol a gagné 16 mille barils/jour la semaine passée, par rapport à la semaine précédente, pour se situer à 963 mille barils/jour. Les stocks continuaient leur diminution en perdant 377 mille barils tandis que l’incorporation dans le carburant se maintenait dans un contexte de faible demande liée au prix de l’essence. La semaine passée, le pays a enregistré des contractualisations à l’export de867 Kt pour la campagne en cours, sous les attentes des opérateurs, et de 843 Kt pour la campagne 2022/23. Par ailleurs, une contractualisation supplémentaire de 1,4 Mt de la part de la Chine a été enregistrée, répartie équitablement sur les campagnes 2021/22 et 2022/23. Les contractualisations à l’export pour la prochaine campagne sont en hausse de 64% à cette date par rapport à la même période en 2021 avec une forte présence de la Chine aux achats. De ce fait, les opérateurs sont attentifs aux signaux de la demande chinoise. Dans un contexte de baisse des marges en production porcine, le gouvernement chinois a annoncé une baisse de 3% du cheptel de truies en avril par rapport à avril 2021. Cela pourrait à terme diminuer l’intérêt acheteur de la Chine. De plus, la poursuite de la politique « 0 Covid » en Chine fait peser sur les marchés la crainte de perturbations logistiques et de ralentissement de la croissance mondiale. Au Brésil, les opérateurs s’inquiètent d’un manque de pluie persistant sur le centre de la zone de production de maïs safrinha ce qui pourrait affecter les
rendements. Au Mato Grosso, le mois d’avril 2022 est le plus sec en 17 ans. La semaine s’annonce sèche dans cette zone. Les producteurs du sud du pays, notamment au Paraná, ont été victime  d’importants orages de grêle en début de semaine dernière. L’étendue des dégâts reste à confirmer.

EUROPE : Tensions sur le gaz naturel

Dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine, les tensions sur l’énergie se renforcent. La Russie a ainsi suspendu ses livraisons à la Pologne et la Bulgarie pour cause de non-paiement en roubles, un avertissement pour le reste de l’UE et notamment l’Allemagne. Les Etats se penchent en début de semaine sur un nouveau paquet de sanction qui pourrait inclure un embargo sur le pétrole russe.
L’Ukraine poursuit ses exports par les pays de l’UE : c’est le cas par le Danube et le port de Constanta en Roumanie et bientôt par le port de Varna en Bulgarie.

FRANCE : Absence de pluies

Au 25/04, selon CéréObs, 60% des maïs étaient semés contre 69% à cette date en 2021. Le temps et sec, notamment sur la moitié nord du pays, et devrait le rester cette semaine au nord d’une ligne Alsace-Pays basque. Les prix physiques pour la récolte 2021 diminuent dans un contexte de concurrence accrue des origines importées. Pour la récolte 2022, dans un contexte international tendu, l’échéance novembre 2022 d’Euronext a gagné 14,75 €/t la semaine passée pour se situer à 327,75 €/t au 29/04.