Lettre des marchés 651

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MONDE : Les prix alimentaires mondiaux au plus haut

Du 01/04 au 08/04, les cours de l’échéance mai à Chicago ont gagné 13 $/t pour se situer à 302,5 $/t. Les cours du maïs américains retrouvent les plus hauts en spot, après une baisse la semaine passée, mais restent bloqués à la hausse par une résistance technique. Du fait d’une situation initiale tendue et des conséquences de l’invasion de l’Ukraine, la FAO confirme une envolée des prix alimentaires mondiaux. L’indice des prix alimentaires a gagné 13% en mars et s’affiche à son plus haut historique. L’indice spécifique des céréales a augmenté de 17% le mois dernier et se situe également à un niveau record.
Dans son rapport du mois de mars, par rapport au mois de février, l’USDA a laissé le bilan américain globalement inchangé avec des stocks de report légèrement supérieurs aux attentes des opérateurs. Les importations chinoises sont revues en baisse de 3 Mt par rapport à février (23 Mt) et se situent dans la
fourchette des cibles des analystes privés. Les stocks mondiaux pour la campagne sont revus en hausse de 4,5 Mt (305,5 Mt). Au Brésil, l’USDA a revu en hausse sa projection de production de 2 Mt (116 Mt)
contre 3,3 Mt pour la CONAB (115,6 Mt). Les agriculteurs brésiliens commencent à s’inquiéter de la météo dans le Centre Ouest du pays. Les précipitations des dernières semaines ont été inférieures aux normales et la semaine s’annonce plutôt sèche. Si cette météo s’installait dans le long terme, elle pourrait à terme dégrader les perspectives de rendement. En Argentine, l’USDA maintient sa projection de production (53 Mt), à rebours de nombreux analystes. Quelques gels précoces ont été relevés dans le sud de la zone de production la semaine passée, pouvant affecter le rendement des maïs tardifs. Au 07/04, un tiers des maïs précoces était récolté et deux tiers des maïs tardifs étaient en phase de remplissage du grain.

EUROPE : Révision en baisse des importations UE

L’USDA a de nouveau révisé en baisse les exportations de maïs de l’Ukraine du fait de l’invasion en cours. Celles-ci sont désormais estimées à 23 Mt (-4,5 Mt). Les semis ukrainiens ont débuté la semaine passée. Du fait de la situation, la Commission Européenne, dans son bilan de mars et par rapport à février, a revu en baisse les importations de l’UE pour la campagne en cours de 500 Kt (14 Mt). Les importations européennes se poursuivent au ralenti. Elles atteignent, au 04/04, 12,2 Mt en léger retrait par rapport à la campagne passée à cette date. L’origine Ukraine est importée de manière difficile (fret ferroviaire) et on note l’arrivée de maïs américain et canadien. Dans son premier bilan pour la campagne 2022/23, la Commission Européenne projette les importations à seulement 9 Mt du fait de réductions des utilisations, notamment en FAB, et d’une contraction des stocks de report.

FRANCE : Début des semis de maïs

D’après CéréObs, au 04/04, 4% des maïs grain étaient semés, 2 points de plus que la semaine précédente, contre 8% à cette date en 2021. Le retard est particulièrement marqué en Occitanie où les zones de coteaux connaissent habituellement des semis précoces. Ils ont été limités par la récente vague de froid. L’influenza aviaire pourrait conduire à une baisse de 30% de la production de volailles en France conduisant à une baisse d’utilisation des céréales en FAB de 500 Kt à 1 Mt. Selon l’IFIP, la production de porc baisserait de 2,7% en 2022 du fait du ciseau de prix. Cela dégage des disponibilités pour l’export notamment vers l’Espagne.