Lettre des marchés 640

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MONDE : Retour de la volatilité

Du 14/01 au 21/01, les cours de l’échéance mars 2022 à Chicago ont gagné 11 $/t pour se situer à 242 $/t, retrouvant ainsi leur plus haut niveau depuis l’été. Depuis le début de l’année, la volatilité est forte à Chicago du fait de l’action des fonds non-commerciaux. Ceux-ci, du fait de leur position nette acheteuse
importante, rendent le marché américain du maïs très sensible à différents éléments : annonces macroéconomiques de la Fed, pluies en Amérique du Sud, tensions russo-ukrainiennes…En effet, ils procèdent à des ventes techniques et à des prises de profits quand les nouvelles sont adverses, et au contraire, ils renforcent leur position nette acheteuse quand ils anticipent une hausse des prix. C’est ce qui s’est passé en fin de semaine dernière notamment du fait du regain de tension en Mer Noire. Par ailleurs, d’un point de vue macroéconomique, des analystes s’inquiètent de la stricte politique de lutte contre le Covid en Chine en amont des JO d’hiver. Le confinement de villes entières pouvant perturber les chaînes industrielles. La semaine passée, les contractualisations nettes à l’export pour les USA se
situaient dans le haut des attentes des opérateurs avec 1,1 Mt, dont l’essentiel pour le Mexique et le  Japon. Toutefois, de nombreux opérateurs jugent la projection d’exportations de l’USDA pour cette campagne (61,6 Mt) encore trop optimiste, malgré une révision à la baisse en janvier, du fait d’un rythme de contractualisations qui ne serait pas suffisamment soutenu jusqu’à présent La production d’éthanol s’est maintenue à plus de 1 million de barils/jour la semaine passée mais les stocks d’éthanol en revanche ont largement dépassé les 23 millions de barils, en forte hausse pour la 3e semaine  consécutive, et se situent désormais 6% au-delà de la moyenne (2015-2019) à la même période. Dans le sud du Brésil et en Argentine, la météo continue de s’améliorer. Après d’importantes pluies la semaine passée, des pluies plus éparses sont attendues cette semaine. En Argentine, le Paraná est à son plus bas niveau depuis 1945 ce qui réduit les possibilités de chargement pour l’export et renchérit les coûts logistiques. Au 20/01, 22% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes », 1 point de moins par rapport au 13/01. Les derniers semis de maïs tardifs sont en cours. Au Brésil, les semis de maïs safrinhas débutent mais sont ralenties par les pluies au Mato Grosso et par la sécheresse dans le sud au Paraná. Par ailleurs certains agriculteurs rencontrent des problèmes de livraison d’intrants (herbicides, semences…). La météo de février sera clé pour les maïs sud-américains.

EUROPE : Regain de tensions en Ukraine

Après une relative accalmie en fin d’année, les tensions entre la Russie d’une part et l’Ukraine et les Etats-Unis d’autre part ne cessent d’augmenter ces derniers jours : livraisons d’armes, évacuation partielle d’ambassades…Un conflit militaire en Mer Noire, ainsi que les sanctions internationales qui
suivraient, aurait d’importantes conséquences pour les marchés de matières premières agricoles et des céréales en particulier, l’Ukraine étant 4e exportateur de maïs au monde et la Russie 1er exportateur mondial de blé.

FRANCE : Des prix élevés pour la récolte 2022

Le maïs français reste compétitif à l’export sur l’UE et la demande est présente tant sur l’Espagne que le nord communautaire. En revanche, sur le marché domestique, en FAB, le maïs a perdu en compétitivité par rapport au blé. Les cours de l’échéance novembre 2022 (prochaine récolte) restent élevés, à 225 €/t environ ces dernières semaines, une occasion de commencer à couvrir ses charges face aux hausses de prix attendues en 2022 (engrais…).