Lettre des marchés 638

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MONDE : Vague de chaleur en Argentine

Du 31/12/2021 au 07/01/2022, les cours de l’échéance mars 2022 à Chicago ont gagné environ 5 $/t pour se situer à 238 $/t. Les cours à Chicago, après avoir baissé du fait de pluies éparses sur l’Amérique du Sud, se sont consolidés cette semaine à la faveur de la baisse du dollar, favorable aux exportations, et en raison des inquiétudes renouvelées sur l’Amérique du Sud. Au niveau macroéconomique, la Fed envisage une hausse plus rapide et plus resserrée de ses taux d’intérêts pour combattre l’inflation. La banque centrale américaine a également surpris les marchés en annonçant sa volonté de réduire la
taille de son bilan, c’est-à-dire d’injecter moins de liquidités dans l’économie américaine dans les mois à venir. La situation sera suivie avec attention, l’afflux de liquidités ces dernières années étant l’un des facteurs expliquant le haut niveau de prix sur les marchés de matières premières dont celui du maïs.
La semaine passée, les ventes nettes à l’export pour les Etats-Unis se situaient sous les attentes des opérateurs avec seulement 256 Kt. La production d’éthanol se maintenait à un bon niveau, plus d’1 million de barils/jour, bien que les marges des producteurs s’effritent depuis quelques semaines. Le pétrole se maintient à un niveau élevé du fait de la situation au Kazakhstan et d’une hausse de  production des pays de l’OPEP+ qui reste inférieure à ce que permettent les nouveaux accords sur la production. Les opérateurs continuent de suivre attentivement la situation météo en Amérique du Sud. Malgré quelques pluies éparses, le déficit hydrique sur l’Argentine et le sud du Brésil persiste. Il devrait s’accentuer cette semaine avec la vague de chaleur historique attendue sur cette zone. Des pics à plus de 45°C sont attendus dans les prochains jours pénalisant fortement les maïs, notamment ceux en phase de
pollinisation et de remplissage du grain : maïs de pleine-saison du Rio Grande do Sul au Brésil et maïs précoces en Argentine. Les récents semis de maïs tardifs en Argentine devraient également être affectés. En Argentine, 77% des maïs sont semés et 59% sont en phase de pollinisation ou de remplissage du grain. Au 06/01, 40% des maïs argentins étaient en conditions « bonnes à excellentes » contre 58%
au 1er janvier. Dans le Centre-Ouest brésilien, au contraire, ce sont les pluies importantes qui pénalisent les récoltes précoces de soja. Un temps plus sec est attendu cette semaine. Les rapports mensuels de l’USDA et de la CONAB seront  suivis avec attention. L’USDA devant baisser ses estimations de production pour l’Amérique du Sud et la CONAB donner ses 1ères estimations de surfaces de maïs.
safrinha au Brésil.

EUROPE : Stabilité des surfaces ukrainiennes en 2022 ?

Pour la campagne 2022/23 à venir, l’analyste UkrAgroConsult s’attend à une relative stabilité des surfaces de maïs grain en Ukraine, à environ 5,4 Mha. Toutes choses égales par ailleurs, l’analyste s’attend à des rendements légèrement moins importants qu’en 2021 du fait du prix élevés des engrais. A noter des incertitudes, entre les données du ministère de l’Agriculture et celles des statistiques  ukrainiennes sur les surfaces de cultures d’hiver, attendues là aussi relativement stables par UkrAgroConsult. Un cas de peste porcine africaine a été détecté sur un sanglier en Italie.

FRANCE : Marché calme

Le marché français est resté calme la semaine passée sur le plan domestique comme à l’exportation vers l’Espagne du fait des fêtes. Les prix physiques du maïs sont restés stables, de même que sur Euronext où,
entre le 31/12/2021 et le 07/12/2021, les cours de l’échéance mars (spot) se sont maintenus à 243 €/t et ceux de l’échéance novembre 2022 (prochaine récolte) se sont maintenus à 225 €/t.