Lettre des Marchés 619

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Monde : Surfaces US moins importantes qu’attendu

Du 25 juin au 2 juillet, le cours de l’échéance décembre 2021 à Chicago a gagné 24 $t/ pour se situer à 228 $ /t. Cette forte hausse des cours américains est due à la parution le 30 juin du rapport annuel de l’USDA sur les surfaces qui permet d’affiner les projections de surfaces faites en début de campagne. Du fait d’un rythme de semis rapide et d’un contexte de prix très favorable, les opérateurs s’attendaient à des surfaces en très nette hausse (+1,2 millions d’hectares) par rapport aux premières projections de l’USDA. Cependant, l’agence américaine a annoncé une hausse des surfaces semées en maïs de 644 Kha. De plus, une part importante de ces surfaces sont situées dans le nord-ouest de la Corn Belt, région qui souffre de conditions climatiques adverses. Des pluies sont attendues sur cette zone cette semaine. Au 27 juin, 64% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes », une baisse de 1 point par rapport à la semaine précédente. Bien que la production de maïs américaine devrait être en augmentation du fait de la hausse des surfaces, cette situation devrait peser sur la projection de rendement de l’USDA dans son rapport de juillet, limitant ainsi la reconstitution des stocks de maïs américains. Au Brésil, le maïs safrinha, déjà affecté par l’une des pires sécheresses en 50 ans, a été touché par 3 jours de gelées consécutives dans le Centre-Sud du pays. Communs à cette période de l’année, les épisodes de gels prêtent habituellement peu à conséquence. Cependant, les maïs safrinhas ont été semés tardivement et sont donc touchés alors qu’une part importante des surfaces est au stade du remplissage du grain voire de la pollinisation. Ce nouvel aléa devrait une nouvelle fois réduire la production brésilienne de maïs alors que de nombreux analystes la voit désormais entre 85 et 90 Mt. Le Paraguay, producteur régional de maïs, a également été fortement touché. En Argentine, les difficultés logistiques s’aggravent sur le Paraná du fait du déficit hydrique qui touche le bassin fluvial. Le niveau des eaux est désormais à son plus bas depuis 80 ans, ce qui handicape les chargements et augmente les coûts du fret.

Europe : Importations UE en nette baisse en 2020/21

La campagne d’importations 2020/21 s’achève. Avec environ 14,5 Mt importées, essentiellement d’Ukraine et du Brésil, contre 19,7 Mt en 2019/20, les importations de l’UE sont à leur plus bas niveau depuis la campagne 2016/17 (13,4 Mt). Cette situation s’explique principalement par la bonne compétitivité des maïs intra-communautaires et par le manque de disponibilité ukrainienne du fait des aléas climatiques. La situation devrait perdurer lors de la campagne 2021/22 grâce à des disponibilités importantes en céréales à paille et de la bonne compétitivité des maïs français et est-européens face à l’Ukraine. La zone comprise entre la Hongrie et l’Ukraine devrait rester relativement sèche cette semaine. Les maïs hongrois et serbes devraient continuer à souffrir du déficit hydrique alors que la Pologne devrait recevoir des pluies bénéfiques.

France : Des maïs en bonnes conditions

Au 01/07, selon Céréobs, la totalité des maïs avaient atteint le stade 6-8 feuilles, 89% des maïs étaient en conditions « bonnes à très bonnes », un chiffre stable par rapport à la semaine précédente. Les cours se reprennent cette semaine, à la faveur des évolutions à Chicago. Sur Euronext, l’échéance novembre 2021 a gagné 9 €/t entre le 25/06 et le 02/07 et se situe à 204,5 €/t.