Lettre des Marchés 615

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Monde : la météo fait monter les prix

Du 28/05 au 04/06, les cours de l’échéance juillet à Chicago ont gagné 10 $/t pour se situer à 269 $/t. Pour la nouvelle récolte, les cours de l’échéance décembre ont gagné 18 $/t pour se situer à 234 $/t. Malgré une volatilité importante et persistante, les cours ont augmenté la semaine passée du fait de la situation météo aux Etats-Unis et au Brésil. Aux Etats-Unis, après une gelée limitée la semaine passée, c’est désormais le manque de précipitations qui inquiète les opérateurs, notamment sur le nord de la Corn Belt. En effet, depuis le début du mois, un temps chaud et sec s’est installé sur cette zone, déjà touchée par un déficit hydrique. Selon différents modèles, ce temps pourrait persister jusqu’à après la mi-juin. Au 30/05, les semis étaient quasiment terminés et 81% des maïs avaient levé contre 70% en moyenne à cette date (2016-2020). 76% des maïs étaient en conditions « bonnes à excellentes », un chiffre légèrement supérieur aux attentes des opérateurs. Au Brésil, malgré des pluies tardives sur le sud du pays, la situation des maïs safrinhas ne cesse de se dégrader. Alors que la récolte débute sur les lots les plus avancés au Paraná, les analystes privés ont pour la plupart révisé cette semaine leurs projections de production dans une fourchette de 88 à 92 Mt. A ce titre, le rapport USDA du mois de juin qui paraîtra ce jeudi sera scruté par les opérateurs qui seront attentifs au chiffre de la production brésilienne pour la campagne actuelle (102 Mt en mai) de même qu’au niveau des stocks américains pour la fin de cette campagne alors que la production d’éthanol est repartie en nette hausse et que l’offre brésilienne sera moins présente sur l’été. Malgré les aléas météo, à un stade moins sensible que la floraison, la projection de production américaine pour la campagne 2021/22 ne devrait pas sensiblement évoluer. A cette époque de l’année, l’USDA base sa projection de production sur les intentions de semis sondées au mois de mars et sur un modèle de rendement. Des analystes s’attendent à des surfaces plus élevées d’1 à 1,5 million d’hectares du fait du rythme rapide des semis et d’un ratio de prix plus favorable au maïs qu’au soja. Le rendement moyen pourrait en revanche être un peu moins élevé que celui initialement projeté par l’USDA en mai, qui publiera un nouveau chiffre de surfaces dans un rapport fin juin.

Europe : Evolution des taxes à l’export en Russie

Afin de contrôler le niveau des prix domestiques et de limiter l’inflation sur les produits alimentaires, la Russie a récemment fait évoluer sa formule de taxation des céréales à l’export. Si cela conduit de facto à une baisse de la taxe sur le blé, sur le maïs celle-ci augmente en passant de 25 €/t à environ 40 €/t. Ce niveau sera réévalué chaque semaine à partir du 15 juin. Au 31/05, la Russie avait exporté environ 340 Kt de maïs vers l’UE et devenait ainsi le 5e fournisseur de maïs de l’UE en profitant du manque de disponibilité ukrainienne. Au 31/05, l’UE a importé 13,3 Mt de maïs contre 18,9 Mt en moyenne à cette date (2017-2020). Avec 5,8 Mt importées, les volumes de maïs ukrainiens sont en repli de moitié par rapport à la campagne 2019/2020.

France : Hausse des prix en nouvelle récolte

Au 31/05, selon Céréobs, la plupart des maïs grain étaient semés et levés. 29% avaient atteint le stade 6-8 feuilles visibles contre 64% à cette date en 2020. 91% étaient en conditions bonnes à excellentes, un chiffre similaire à celui de la semaine précédente. La semaine s’annonce chaude et relativement sèche. Du 28/05 au 04/06, les cours de l’échéance novembre 2021 sur Euronext ont gagné 7,5 €/t pour se situer à 209,5 €/t.