Lettre des Marchés 603

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Monde : Baisse de production en Argentine

Du 5/03 au 12/03, les cours de l’échéance mai à Chicago ont reculé de 2,5 $/t pour se situer à 212 $/t. Ce recul des cours est la résultante de l’action des fonds non-commerciaux alors que les opérateurs ont peu réagi à la publication du rapport de l’USDA de mars. En effet, celui-ci a laissé le bilan américain inchangé par rapport à février. Les opérateurs attendaient une légère révision en baisse des stocks. Le bilan mondial est resté lui aussi globalement inchangé, les stocks mondiaux gagnant 1,2 Mt par rapport à février. L’USDA a laissé inchangé le niveau de production en Argentine et au Brésil malgré les difficultés climatiques dans ces deux pays. En Argentine, la bourse de céréales de Buenos Aires a revu en baisse sa projection de production pour la campagne actuelle à 45 Mt (-1 Mt) du fait de la sécheresse affectant les maïs tardifs et de premiers rendements décevants pour les maïs précoces. Au 11/03, 17% des maïs étaient en conditions bonnes à excellentes contre 25% la semaine précédente. Au Brésil, la CONAB a revu en hausse sa projection de production ce qui semble peu cohérent avec le retard pris dans les semis de maïs safrinhas au Mato Grosso comme au Parana (1er et 2e états producteurs). Dans ce pays, la récolte des maïs safras (pleine saison) est décevante du fait de la sécheresse. Avec 23 Mt, elle est projetée à son plus bas niveau depuis 30 ans ce qui devrait apporter de la tension sur le marché domestique alors qu’elle ne correspond qu’à environ 4 mois de consommation et que le maïs safrinha ne sera récolté qu’en juin/juillet. Aux Etats-Unis, dans les prochaines semaines, les opérateurs se focaliseront sur les exportations de la campagne 2020/21 et sur les intentions de semis de la campagne 2021/22. L’USDA prévoit en effet pour cette campagne un record d’exportations avec 69 Mt. 90% de ce volume a trouvé acquéreur (exportations + contractualisations) mais les 10% restant peinent à trouver preneur ces dernières semaines du fait de la remontée du dollar, de l’absence de la Chine aux achats et de l’arrivée de la récolte argentine, plus compétitive. De même, les exportations devront rester très soutenues pour le reste de la campagne afin de correspondre au total des volumes contractualisés. Enfin, les intentions de semis pour la prochaine campagne seront publiées le 31 mars.

Europe : Baisse des surfaces en Ukraine

Alors que la plupart des analystes s’attendaient à une hausse des surfaces en Ukraine pour la prochaine campagne du fait du niveau de prix et des semis de cultures d’hiver, la statistique ukrainienne a revu en très forte hausse les surfaces de cultures d’hiver (+ 800 Kha). De ce fait, les surfaces dédiées aux cultures de printemps sont plus réduites que prévu et le tournesol pourrait être préféré au maïs du fait de prix très élevés annonçant de meilleures marges. Agritel estime les surfaces de maïs en Ukraine pour la campagne 2021/22 à 5,3 Mha contre 5,35 Mha pour la campagne actuelle.

France : Un bilan qui reste équilibré

Dans son bilan de mars, par rapport à février, FranceAgriMer a revu en baisse les exportations de 94 Kt (60 Kt sur pays-tiers dont Royaume-Uni et 34 Kt sur l’UE-27). Les exports en semoulerie sont également revus en baisse de 5 Kt. De ce fait, malgré de légères évolutions de la collecte, les stocks de report de la campagne sont revus en hausse de 90 Kt à 2 Mt. Le bilan français reste équilibré mais la consommation de maïs en FAB devra être surveillée alors que des opérateurs notaient un ralentissement des incorporations en janvier du fait de l’impact de l’influenza aviaire.