MONDE : Nouvelles tensions sur les céréales
Du 6 au 13 mai, les cours de l’échéance juillet à Chicago ont perdu 1,6 $/t pour se situer à 307,5 $/t. Les cours du maïs américain connaissaient cependant un fort rebond en début de semaine, à l’instar des autres céréales. Cela s’explique par des perspectives tendues sur les fondamentaux et par l’introduction de limitations aux exportations de blé en Inde du fait d’une sécheresse importante. Au niveau mondial, le rapport de mai de l’USDA, a revu en hausse de 4 Mt, les stocks de la campagne en cours (309 Mt), au-delà des attentes des opérateurs. Pour la campagne 2022/23, les stocks mondiaux se contracteraient légèrement (305 Mt) mais d’autant plus si l’on considère les stocks ukrainiens comme indisponibles du fait de la guerre (8 Mt). Ce même rapport annonce une contraction de la production mondiale qui perdrait 35 Mt (1181 Mt) par rapport à la campagne 2021/22, principalement du fait des baisses de surfaces attendues aux Etats-Unis et en Ukraine. Aux Etats-Unis, la semaine passée a été relativement sèche sur le centre de la Corn Belt, zone où les semis accusent le plus de retard. La météo devrait être de nouveau pluvieuse cette semaine. Au 08/05, 22% des maïs étaient semés et 5% avaient levé contre respectivement 50% et 15% à cette date en moyenne (2017-2021). Les contractualisations à l’export, pour la fin de campagne et la prochaine, ont été moins importantes qu’attendues par les opérateurs la semaine passée à l’exception d’une nouvelle vente vers la Chine (612 Kt). La production d’éthanol se maintenait à un niveau élevé mais la demande en carburant reste en retrait de 7% par rapport à la moyenne du fait du contexte inflationniste aux Etats-Unis. La Chine reste aux achats et a déjà contractualisé 2,8 Mt de maïs américain pour la prochaine campagne. Les importations chinoises pour 2022/23 sont projetées à 18 Mt, en retrait par rapport à la campagne actuelle (23 Mt). Selon le gouvernement chinois, les surfaces de maïs devraient baisser de 1,8% en 2022 par rapport à 2021, au profit du soja. Les zones de production du nord souffrent d’un déficit hydrique. Au Brésil, le temps est resté sec sur le Centre-Ouest la semaine passée et devrait rester sec sur le Centre-Ouest et le Centre-Sud cette semaine.
EUROPE : Production ukrainienne en baisse en 2022
Alors que les combats persistent, les semis se déroulent avec difficulté en Ukraine. L’analyste SovEcon estime cependant que la baisse des surfaces pourrait être de 20% et donc moins importante qu’attendue jusqu’à présent (-30 à -40%). Pour 2022/23, l’USDA projette une production ukrainienne de 19,5 Mt et des exportations de 9 Mt contre 42 Mt et 23 Mt pour la campagne en cours. L’euro s’affaiblit face au dollar, rendant moins compétitifs les maïs hors UE mais renchérissant les intrants importés (énergie, engrais…). La BCE devrait débuter une remontée de ses taux directeurs cet été. L’Allemagne et une zone s’étendant du sud de la Pologne à la Roumanie devraient connaître des pluies cette semaine.
FRANCE : Pluies éparses au nord de la Loire
En mai, Agreste confirme une baisse des surfaces de maïs grain en 2022. Avec 1,37 Mha, elles seraient en baisse de 6,1% par rapport à 2021 ce qui profiterait principalement au tournesol et dans une moindre mesure au soja. Selon CéréObs, au 09/05, 92% des maïs étaient semés et 68% avaient levé. FranceAgriMer revoit les stocks de fin de la campagne en cours en hausse de 183 Kt (2,18 Mt) du fait d’une baisse des utilisations en FAB (influenza aviaire). Des pluies éparses sont attendues cette semaine au nord de la Loire sous forme principalement d’orages.