Irrigactu 4 – Juin 2021

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L’édito d’Eric Frétillère, président d’Irrigants de France : « Je me réjouis de l’ouverture du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. Promis par le Président de la République, ce travail mené conjointement entre le Ministère de l’Agriculture et celui de la Transition écologique affiche une belle ambition : construire notre politique pour la résilience du modèle agricole face aux aléas climatiques. Enfin ! J’espère sincèrement que cette ambition se traduira par le déblocage des projets de stockage d’eau au bénéfice de tous : agriculteurs et citoyens. J’ose également espérer un nouveau regard sur l’irrigation. Loin d’être une menace, c’est une chance pour l’environnement, pour l’agriculture, pour nos territoires et notre souveraineté alimentaire. A Irrigants de France nous maintenons une mobilisation sans faille dans ce sens. »

Situation hydrologique : pas de panique !

À la suite du déficit pluviométrique de mars et avril, les pluies de mai ont renversé la tendance.Au premier mai, l’état des nappes est satisfaisant pour les nappes de la craie et des formations tertiaires du Bassin parisien et d’Artois-Picardie ainsi que sur les nappes alluviales et du Plio-quaternaire du Bassin aquitain mais la situation est moins favorable sur le reste du territoire.Pour autant rien ne justifie la communication alarmiste du ministère de la transition écologique qui a publié sa carte des départements présentant, selon lui un risque sécheresse, et qui ne tient pas compte des précipitations du mois de mai.

Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique

Promesse du Président de la République, le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique a été lancé le 28 mai par Julien Denormandie et Bérangère Abba, Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition Écologique chargée de la Biodiversité. Ce travail a pour objectif de construire des politiques durables pour la résilience du modèle agricole face aux aléas climatiques. La réflexion se déclinera en 3 thèmes :

– optimisation de la gestion agricole des crises,

– renforcement de la résilience de l’agriculture (variétés, efficience de l’eau d’irrigation…) : ce thème est présidé par Anne-Claire Vial, présidente de l’ACTA, et Trésorière de l’AGPM.

– ressources en eau mobilisables pour l’agriculture sur le long terme, un thème coprésidé par Luc Servant, de l’APCA

C’est donc un chantier ambitieux qui se profile d’ici décembre 2021, temps des restitutions. Irrigants de France se mobilisera pour que les travaux puissent déboucher sur des solutions adaptées aux enjeux de chaque territoire, et pour que la question du stockage soit au cœur des discussions.

Décret gestion quantitative de l’eau et sécheresse

Mieux définir les volumes prélevables, sécuriser les AUP, gérer les situations de sécheresse, tels sont les enjeux de ce décret prévu pour le 16 juin prochain. Grâce à la forte mobilisation d’Irrigants de France et de la profession agricole, le texte transmis au Conseil d’État comporte des avancées positives telles que la prise en compte des besoins des irrigants et des enjeux économiques pour les volumes prélevables. Mais il reste plusieurs points négatifs comme l’absence de disposition pour proportionner les études d’impact et il manque de véritables mesures pour sécuriser les stockages d’eau.

PTGE : enfin une volonté politique ?

Identifier les éléments de réussite et les points de blocage de la mise en œuvre des PTGE, c’est l’objet d’un groupe composé de représentants des ministères de l’Agriculture et de la Transition Écologique qui doit aussi favoriser l’aboutissement de 15 projets de territoire. Éric Frétillère et Sébastien Méry ont été auditionnés par les membres de la mission pour Irrigants de France et l’AGPM, qui ont exprimé les attentes des irrigants et des maïsiculteurs sur les projets de territoire.