Corn market 350

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MONDE : Négociations entre la Chine et l’Argentine

Du 26/05 au 02/06, le cours de l’échéance juillet à Chicago a gagné 2 $/t pour se situer à 240 $/t. La hausse se poursuit, plus modérément que la semaine passée, du fait d’un temps sec persistant sur la Corn Belt et malgré des prises de profits des fonds non-commerciaux.
Au 28/05, 72% des maïs avaient levé dans la Corn Belt contre 63% en moyenne à cette date (2018-2022). Si l’ouest de la zone a reçu quelques pluies la semaine passée, le centre de la Corn Belt est resté sec et devrait le rester cette semaine pour la 3e semaine consécutive. Cette situation n’est pas rédhibitoire pour le rendement mais inquiète les opérateurs. Au 28/05, 69% des maïs américains étaient en conditions « bonnes à excellentes », un chiffre légèrement inférieur aux attentes. Aux Etats-Unis, les contractualisations à l’export ont retrouvé un niveau positif la semaine passée, avec 187 Kt, en l’absence de nouvelle annulation chinoise. La production d’éthanol était en légère en hausse, comme les stocks. En Chine, les pluies intenses sur le Henan perturbent la récolte de blé, annoncée à un très bon niveau, et dégradent la qualité du grain. Ce facteur est haussier pour le marché du blé mais pourrait être négatif pour le maïs. Le blé dégradé pourrait être destiné à l’alimentation du bétail, limitant les besoins d’importations de maïs du pays. Au Brésil, les pluies ont fait leur retour sur le sud et le centre-sud du pays, touchés par un déficit hydrique ces dernières semaines. Cela devrait permettre de confirmer le plein potentiel du maïs safrinha. Au Mato Grosso le prix du fret monte en flèche, conséquence de la perspective d’une récolte record couplée à celle record du soja. L’Argentine négocie actuellement un nouvel accord sanitaire et phytosanitaire avec la Chine pour exporter du maïs. Le 1er accord date de 2012 mais n’intégrait pas toutes les demandes chinoises, ce qui limitait fortement les exportations argentines. Ce nouvel accord devrait permettre à la Chine de diversifier un peu plus ses approvisionnements en maïs, au détriment des Etats-Unis, à l’instar de son accord de mai 2022 avec le Brésil. Par ailleurs, des rumeurs évoquent la mise en place d’un taux de change spécial, plus avantageux que le taux officiel, pour les exportations de maïs. Cela viserait à inciter les producteurs à vendre, et à faire rentrer des dollars dans le pays, plutôt qu’à stocker leur grain comme un moyen de protection contre l’inflation.

EUROPE : Tensions sur les importations ukrainiennes

Les mesures prisent par la Commission Européenne pour limiter les distorsions liées aux importations de grains ukrainiens sont arrivées à échéance le 5 juin. Le président Zelensky a officiellement demandé à l’UE de lever les restrictions commerciales lors du sommet de la communauté politique européenne en Moldavie. Le commissaire à l’Agriculture souhaiterait de son côté prolonger les mesures au moins jusqu’à octobre mais il est isolé et fait face aux critiques de nombreux Etats-Membres. L’accord sur les exportations maritimes ukrainiennes est toujours en difficulté alors que les Russes refusent d’inspecter les navires du port de Pivdenny tant qu’ils n’ont pas plus de facilités à exporter leur ammoniaque.