Corn market 340

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MONDE : Les achats chinois se poursuivent

Du 17 au 24 mars, le cours de l’échéance mai à Chicago a gagné environ 3,5 $/t pour se situer à 253 $/t. Malgré l’activité des fonds, le cours du maïs à Chicago a pu se consolider à la faveur de nouveaux achats chinois et de nouvelles pressions russes sur les marchés céréaliers mondiaux en fin de semaine passée. Les opérateurs seront attentifs ce vendredi à la publication des intentions de semis américaines avec des surfaces de maïs pour 2023 attendues en forte hausse par rapport à la campagne actuelle, dans un contexte où le ratio de prix soja/maïs reste plutôt favorable au maïs. Après 2 mois de retard de publication lié à une attaque informatique, la CFTC a confirmé que depuis la mi-mars les fonds spéculatifs étaient nets vendeurs sur le maïs à Chicago, une première depuis août 2020 ! Ce positionnement accentue la baisse des cours des dernières semaines qui est dû à l’anticipation d’un alourdissement du bilan américain et à la politique monétaire américaine qui , du fait des hausses de taux directeurs, rend moins attractifs les marchés de commodités dont celui du maïs. La semaine passée, les cours à Chicago ont cependant été soutenus par une nouvelle vague d’achats chinois, plus de 600 Kt, portant à près de 3 Mt depuis début mars les contractualisations d’exportations pour la campagne en cours. Malgré la légère remontée des cours du pétrole, la production américaine d’éthanol est passée sous le million de barils/jour la semaine passée, une première depuis la vague de froid de la fin 2022. Les stocks sont en diminution mais restent élevés, toujours supérieurs à 26 millions de barils. Au Brésil, le temps sec sur le sud du pays permet une amélioration de la logistique portuaire qui reste sous forte tension compte tenu de la récolte de soja record que connaît le pays. Ce retour à un temps plus sec a également permis une forte avancée des semis de maïs safrinha dans le sud du pays. En fin de semaine passée, 91% de ces maïs étaient semés contre 97% en 2022 à cette date.

EUROPE : Nouvelles pressions russes

Après avoir annoncé qu’elle considérait que l’accord sur les exportations ukrainiennes n’était valable que pour 60 jours, la Russie a fait fortement réagir les marchés céréaliers vendredi 24/03 en annonçant sa volonté de renforcer les stocks de céréales du pays et d’envisager des dispositifs permettant de soutenir les prix intérieurs face à la baisse des cours mondiaux. Le gouvernement ukrainien a annoncé un potentiel de production de 21,7 Mt de maïs pour la campagne 2023/2024, contre 27 Mt pour la campagne en cours. Cette baisse s’explique par l’anticipation d’une baisse des surfaces, au profit notamment du tournesol. Elle pourrait être amenée à être renforcée dans les prochaines semaines avec le début des semis. Le COCERAL estime les surfaces 2023 de maïs dans l’UE à 8,5 Mha, en baisse de 30 Kha par rapport à son estimation de décembre 2022 et de 360 Kha par rapport à 2022. Dans son rapport de mars, par rapport de février, Stratégie Grains abaisse sa projection de surfaces pour 2023 de 20 Kha, à 8,69 Mha.