AGPM Info économie 566

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Nous paysans ! Retenons le meilleur

Quand France 2 programme un documentaire sur l’agriculture, il y a de quoi être inquiet. Mais la soirée du 23 février a été une belle surprise. Retenons un poignant hommage à ceux qui nous nourrissent corps et âmes avec courage et fierté. Relevons leur progressisme, illustré par la place prépondérante des femmes et l’adoption de l’innovation et saluons leur efficacité à répondre
à la commande politique au service des Français. Et si nous ne pouvons que regretter l’habituelle caricature des pesticides, retenons la passion des 6 paysans d’aujourd’hui venus illustrer
la diversité de notre agriculture lors du débat.

Le chiffre du mois : 11.3 Millions de tonnes de maïs. C’est le record d’importations de la Chine en 2020 qui prend la place de 1er importateur mondial de maïs devant l’UE et contribue grandement à la hausse des cours.

Marché

UN POTENTIEL DE PRIX ÉLEVÉS JUSQU’AU PRINTEMPS

Les prix devraient rester à leur niveau actuel au moins jusqu’au printemps. En effet, les stocks américains restent très tendus et la demande chinoise devrait se maintenir lors des prochains mois. De plus, après une période d’amélioration climatique en janvier, les craintes sur les productions sud-américaines sont ravivées. En Argentine, chaleur et sécheresse du début de campagne, liées au phénomène climatique la Niña, semblent se réinstaller. Cela pourrait dégrader les conditions de culture des maïs tardifs qui avaient pu profiter de pluies bénéfiques en début d’année. Par ailleurs, au Brésil, les pluies régulières sur le Centre-Ouest ralentissent les chantiers de récolte du soja et, par conséquent, les semis de maïs safrinha (seconde culture) représentant 75 % de la production du pays et l’essentiel des exportations. Projetés en fortes hausse à 19 Mha, en raison d’un prix attractif pour les producteurs, les semis de maïs safrinhas seront exposés à un risque accru d’aléas climatique aux mois de mai et juin.

Quelles surfaces pour 2021 ? Mais en 2ème partie de campagne d’autres facteurs orienteront les marchés, à commencer par les projections de surfaces pour la campagne 2021/22, notamment aux États-Unis, 1er producteur et exportateur mondial. Lors de son forum sur les perspectives pour la campagne 2021/22, l’USDA a annoncé une première projection en forte en hausse par rapport à 2020/2021 avec 34,2 Mha (+800 Kha) du fait de prix attractifs pour les producteurs. Cependant, cette hausse est limitée par l’augmentation des surfaces de soja, plus importante, du fait d’un contexte de marché plus tendu. Le bilan américain devrait malgré tout rester tendu, ce qui est positif pour les prix. L’USDA projette en effet un maintien de la demande chinoise et une reprise de l’industrie de l’éthanol. Au printemps, toute variation par rapport à cette 1ère estimation aura un fort impact sur les cours. Dans l’UE, les surfaces sont attendues en baisse. C’est notamment le cas en France, après deux années de semis difficiles pour les céréales à paille et le colza ainsi qu’en Roumanie et en Bulgarie après la sécheresse de l’été 2020. La hausse attendue en Europe centrale ne compenserait pas ces baisses de surfaces. En revanche, en Mer Noire, le contexte de prix très favorable conduirait à une hausse des surfaces de 100 à 200 Kha en Ukraine comme en Russie, malgré une campagne 2020/21 décevante.

CERTIFICATION MAÏS

QUOI DE NEUF POUR 2021 ?

Le système de certification maïs mis en place en 2015 au profit des systèmes spécialisés maïs a permis aux exploitations certifiées de bénéficier du paiement vert de la PAC (50 millions d’€ sur la période) et d’éviter 22 millions d’€ de pénalités. Afin de pérenniser un dispositif remis en question à Bruxelles, l’AGPM a proposé une évolution du cahier des charges de la certification après avoir mené une enquête auprès des producteurs engagés. Ces modifications portent sur deux points :
• la fertilisation des couverts sera interdite selon les règles de la directive nitrate, y compris pour les producteurs en dehors des zones vulnérables. Jusqu’à présent, l’absence de fertilisation était simplement recommandée.
• la date de destruction des couverts, et donc de fin de la période d’audit, sera repoussée du 1er février au 15 février n+1.

VALORISER LES ATOUTS DE LA CERTIFICATION MAÏS DANS LA PROCHAINE PAC

Forte des bons résultats agronomiques obtenus suite à la mise en place du système de certification maïs, l’AGPM compte capitaliser sur cette réussite pour défendre les systèmes spécialisés dans la prochaine PAC. C’est pourquoi elle travaille actuellement à son adaptation à la future architecture verte (conditionnalité et éco-schème) afin de défendre les conditions de production des systèmes spécialisés maïs actuellement engagés et d’étendre, autant que possible, le périmètre des producteurs spécialisés pouvant bénéficier de ce dispositif.

CET ÉPI M’ÉPATE

UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LA PROMOTION DU MAÏS

Depuis 2014 la filière maïs et semencière (AGPM-FNPSMS-SIMAE) a pris son image en main. Les années 2014-2018 ont vu le déploiement de la campagne Cet épi m’épate dont l’objectif était de montrer les multiples usages du maïs, en particulier les plus méconnus. Annonces dans la presse, bus évènementiel, chroniques à la radio, partenariats avec des youtubers,… ont permis de diffuser de nombreux messages positifs sur l’utilité de la culture. Sur la fin de cette période, et jusqu’en 2020, nous avons accompagné l’engouement des français pour la gastronomie et les émissions culinaires avec des actions de promotion du maïs en cuisine : c’est une autre façon de rendre le maïs plus proche des gens, tout en montrant sa diversité (grain, doux, popcorn). Avec le prix culinaire Imagin’Maïs (cf brève), le partenariat avec l’influenceur Hervé Cuisine et avec l’émission Objectif Top Chef, les temps forts de l’année passée l’illustrent pleinement.

RÉVÉLER LA SOLUTION MAÏS

Parallèlement, nous n’avons cesser de montrer la contribution durable du maïs aux grands enjeux sociétaux à travers des publirédactionnels (presse quotidienne régionale ou nationale) et nos chroniques radio Parlons maïs (France Info, puis Europe 1). Avec l’affirmation politique de la souveraineté alimentaire et l’urgence de l’enjeu climatique : nous avons beaucoup d’arguments en faveur du maïs à porter haut et fort. Cette ambition a conduit la filière à construire une nouvelle approche créative. Ce travail est passé par la réalisation d’un sondage d’opinion et d’une consultation d’agences. Les français et la culture du maïs Le principal objectif du sondage d’opinion, confié au panéliste ViaVoice, était de montrer les convergences entre les attentes des maïsiculteurs et celles des citoyens : la nécessité d’une agriculture française pérenne capable de faire vivre les agriculteurs. 1 000 français ont ainsi été interrogés par Internet au mois de mai. Ce
sondage a montré que la perception du maïs est positive et valide certaines attentes fortes : la préférence pour un maïs français (70 % des interviewés), une meilleure rémunération des producteurs qui cultivent un maïs certifié (80 %), un avis favorable à la rétribution de la captation de carbone (pour 69 %). En revanche, l’accès aux nouvelles technologies ne va pas de soi. Ce sondage souligne une différence générationnelle importante : les plus jeunes étant davantage bienveillants vis-a-vis des producteurs et de la production que le plus âgés, mais aussi moins bien informés.

LES ÉPIS(ODES) DU CHANGEMENT

Fort de ces résultats, la filière maïs a consulté plusieurs agences de communication et choisi un partenaire (l’Agence 24) pour présenter les atouts du maïs qui répondent aux préoccupations citoyennes. Nous lançons donc début avril la nouvelle campagne Cet épi m’épate « Les épis(odes) du changement » Ce récit en 12 épisodes, s’articule autour de visuels en deux parties AVANT / MAINTENANT, et se lit en plusieurs épisodes, comme une saga que l’on raconte. Elle montre comment le maïs accompagne et facilite le changement en répondant aux attentes alimentaires et
sociétales d’aujourd’hui. Cette campagne assume les sujets polémiques : insecticides, irrigation, pollution de l’air, pour lesquelles le maïs a des réponses et même des atouts à mieux faire connaître.
L’histoire des Épis(odes) du changement sera racontée en priorité sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser un maximum de jeunes actifs citadins (Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn) et sera déclinée sous forme d’animation, de vidéos, de podcasts audio.

PRIX CULINAIRE IMAGIN’MAÏS

5 binômes d’étudiants en école de cuisine se sont affrontés le 11 février lors du prix Imagin’Maïs organisé par la filière. Cette 4ème édition s’est déroulée à l’école Ferrandi Bordeaux où ont pu être réunis les membres du jury : Lionel Créteur, Chef du Restaurant Racines dans le Gers, Laurent Séminel, Directeur des éditions Menu Freutin, Hervé Palmieri, influenceur culinaire sur les réseaux sociaux et Daniel Peyraube, Président de Maiz’Europ’. Ils ont décerné leur prix aux deux étudiants du lycée professionnel Poullart des Places et le prix des internautes a été remis à un binôme de l’Institut Paul Bocuse.

Voir la vidéo des candidats

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE STOCKAGE DE L’EAU

Alors que de nombreuses pluies se sont abattues sur notre pays, générant des inondations dans diverses régions, la FNSEA et Irrigants de France ont rappelé la nécessité d’anticiper le changement climatique en stockant la ressource en eau pendant l’hiver pour la réutiliser l’été. Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA et Eric Frétillère, Président d’IRRIGANTS de France, ont reçu
la presse le 12 février dernier dans le Loiret, sur l’exploitation de Sébastien Méry, membre du bureau AGPM. Un événement largement relayé sur les réseaux sociaux et dans la presse.

UNE SOLUTION ANTI-MOUCHES DISPONIBLE EN BRETAGNE

Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, les producteurs de maïs n’ont plus de solution pour lutter contre les mouches pouvant générer jusqu’à 40 % de destructions. Compte-tenu des bons résultats obtenus avec la molécule Cyantraniliprole en TS (observés par Arvalis), l’AGPM a demandé l’accès à cette molécule dès cette année pour sortir le maïs de l’impasse. L’inquiétude a été entendue et une autorisation de mise sur le marché du 1er mars au 29 juin (à titre dérogatoire) permettra d’apporter une solution en attendant l’obtention d’une autorisation définitive pour toutes les régions pour laquelle l’AGPM se mobilise.