Lettre des marchés 648

Télécharger

MONDE : L’origine américaine sollicitée

Du 11/04 au 18/04, les cours de l’échéance mai à Chicago ont perdu 4,5 $/t pour se situer à 292 $/t. Les cours du maïs aux Etats-Unis restent élevés et volatiles mais rencontrent toujours une résistance technique à la hausse. Dans son rapport de mars, par rapport à février, le CIC juge que pour la campagne 2021/22 en cours, la production mondiale sera en hausse de 4 Mt (1207 Mt) du fait de révisions notamment pour l’UE. La consommation est revue en baisse de 2 Mt (1197 Mt) du fait des prix élevés tandis que les stocks gagnent 6 Mt (287 Mt) notamment du fait de l’invasion de l’Ukraine. Les exportations du pays sont en effet revues en forte baisse : -11 Mt (22 Mt). Aux Etats-Unis les analystes d’Allendale projettent des surfaces de maïs pour 2022 à 37,4 Mha, une hausse de 170 Kha par rapport aux projections de l’USDA de février. Les opérateurs attendent le sondage de l’USDA sur les intentions de semis le 31 mars dans un contexte de prix très volatiles tant pour le maïs que pour les  approvisionnements ce qui rend les estimations de semis difficiles. En l’absence de l’Ukraine sur le marché mondial, l’origine américaine est fortement sollicitée notamment en Europe (lire ci-dessous) mais également en Chine. Les contractualisations à l’export la semaine passée dépassaient une
nouvelle fois les attentes des opérateurs avec 1,84 Mt pour la fin de campagne. On notait également l’achat de 204 Kt de maïs pour la campagne 2022/23. Le pays réorganise ses approvisionnements alors qu’au moins 6 Mt de maïs ukrainien ne lui seront pas expédiées du fait de la guerre. On note par ailleurs
en Asie un regain d’intérêt pour le maïs par rapport au blé en alimentation animale mais également un regain d’intérêt pour les brisures de riz ce qui risque de faire monter le prix de cette céréale. Les analystes s’inquiètent par ailleurs de la progression du variant Omicron en Chine. Le pays maintient sa politique sanitaire stricte conduisant à des confinements massifs notamment dans la zone portuaire de Shenzen avec un risque de perturbation des chaînes logistiques mondiales dans les prochaines
semaines.

EUROPE : Incertitude sur les semis ukrainiens

Le gouvernement ukrainien estime qu’au maximum, 70% des surfaces de cultures de printemps pourront être semées en 2022. L’incertitude reste forte sur les surfaces de maïs du fait des difficultés d’approvisionnement (carburant, semences…) et de la volonté des acteurs de privilégier les céréales consommables par la population du fait d’une situation alimentaire locale extrêmement difficile. Les importations de maïs de pays-tiers par l’UE étaient quasiment à l’arrêt la semaine passée du fait des restrictions à l’export (Serbie, Moldavie) et de la difficulté de l’Ukraine à exporter des céréales. 300 Kt de maïs auraient reçu des licences d’exportations pour être exportées par train vers la Pologne. Dans ce contexte, les importateurs européens (Espagne, Benelux…) cherchent des approvisionnements alternatifs : européens d’abord (France, Roumanie…) mais également américains. On note ainsi l’achat de maïs américain par l’Italie et l’Espagne et une demande d’acteurs européens d’un assouplissement temporaire des règles sanitaires pour pouvoir importer du maïs argentin.

FRANCE : Taux de change €/$ bas

Le taux de change €/$ est à un niveau bas ce qui renchérit le coût des importations en $ : engrais et carburants en particulier. Cela explique une part importante de la hausse du GNR. L’influenza aviaire s’étend dans l’Ouest de la France.