Coût de l’électricité : plan d’action d’Irrigants de France

En l’espace de quelques mois, le coût de l’énergie s’est envolé. L’intervention de Julien Teddé, directeur d’Opéra Énergie, au Conseil d’Administration d’Irrigants de France de décembre 2021 a permis de mieux comprendre la situation, rappelant que le prix du gaz est l’un des drivers des marchés de l’électricité.

Dans un contexte de reprise d’activité post covid avec une demande forte en énergie et alors même que les centrales nucléaires françaises ne sont pas à leur niveau de production optimal, les prix ont flambé, provoquant des vives inquiétudes dans les chaînes de production. La guerre en Ukraine en créant de nouvelles incertitudes sur l’accès au gaz russe a accentué une situation déjà extrêmement tendue.

Un mécanisme de l’ARENH dépassé en 2021-2022

Le dispositif dit ARENH (Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique), permet à chaque consommateur de disposer d’un certain volume d’électricité à un prix fixé par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie). Les droits ARENH sont calculés sur les périodes dites creuses, soit en majeure partie sur les mois de Juillet et Août. Ce dispositif est donc très favorable aux irrigants qui souscrivent à ce type d’offres (quel que soit le fournisseur). Or le mécanisme de l’ARENH entraîne chaque année  une révision du prix de revente au client final. En 2021, compte tenu du contexte mondial tendu sur les prix du gaz, les cours de l’électricité connaissent de fortes tendances haussières, notamment depuis fin juillet-début août. Ainsi, les prix du marché, habituellement situés entre 40 et 60 € MWh, évoluent 176 et 235 €/MWh le 2 et le 16 décembre 2021, période de rachat pour la fourniture 2022. La couverture des volumes manquants s’est donc faite à des niveaux de prix très élevés.

Une enquête pour estimer les enjeux

Que ce soit pour les irrigants ayant renouvelé leurs contrats en 2021, ou pour ceux qui ont vu leur demande de volume ARENH écrêté, les prix de l’électricité devraient flamber en 2022. Il est très complexe de disposer de chiffres précis, c’est pourquoi le Conseil d’Administration a souhaité faire un état des lieux de la situation à travers une enquête menée auprès des irrigants. ASA France ayant également décidé d’effectuer ce travail, les deux structures se sont associées et ont lancé une enquête commune au sein de leurs réseaux respectifs. Une synthèse sera effectuée et servira de support pour étudier la situation et alerter les pouvoirs publics sur les dangers que représente la hausse de l’électricité pour la rentabilité des filières irriguées.