MONDE : Regain de tensions entre la Chine et les USA
Du 03/10 au 10/10, le cours de l’échéance décembre à Chicago a cédé 2,5 $/t pour se situer à 163,5 $/t. Dans un contexte de poursuite du « shutdown » aux Etats-Unis, conduisant à l’absence de nombreuses publications dont le rapport
mensuel de l’USDA, les opérateurs ont eu la mauvaise surprise d’un regain de tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis en fin de semaine passée. La Chine a prévu de durcir le contrôle des exportations de terres rares et D.Trump
de répliquer en annonçant 100% de droits de douane au 1er novembre prochain. Cela laisse planer de forts doutes sur un accord agricole entre les deux parties qui doivent se rencontrer à la fin du mois en Corée du Sud. L’absence d’achats
de soja américain par la Chine inquiète les producteurs. D.Trump leur promet un plan de soutien de 12 milliards de dollars. Le même type de dispositif lors de son 1er mandat avait favorisé les surfaces de maïs au détriment de celles de soja. En l’absence de publication de l’USDA, les opérateurs estiment que les exportations américaines (exportations et contractualisations) restent à un niveau record pour cette date, entre 28 et 30 Mt. Les inspections à l’export restent
très dynamiques avec 1,6 Mt la semaine passée.Après un creux la semaine dernière, la production d’éthanol américaine a retrouvé un niveau supérieur au million de barils/jour. Les industriels suivent l’évolution du prix du pétrole, sous les 60 $/baril, une première depuis mai, du fait notamment d’annonces de hausse de production de l’OPEP. En Argentine, 26% des maïs étaient semés au 08/10, le 2e rythme le plus rapide des 10 dernières années. Les pluies intenses sur la province de Buenos Aires ralentissent localement les opérations et pourraient conduire à des re-semis. Le maïs brésilien manque toujours de compétitivité face au maïs américain sur l’Asie. Les origines sud-américaines, Argentine comprise, perdent également et inhabituellement en compétitivité face aux Etats-Unis sur l’Afrique du Nord (9 Mt d’importations) à compter de début 2026.
EUROPE : Baisse de l’euro
L’instabilité politique française pèse sur l’euro qui, à moins de 1,16 dollar pour un euro, reste à un niveau élevé mais retrouve son niveau de début août. Cela permet d’alléger la pression sur les prix des céréales européennes. En Ukraine au 09/10, 15% des maïs étaient récoltés. La pression récolte commence à se faire sentir avec une baisse des primes en portuaire. Le port d’Odessa a été bombardé la semaine passée et le ciblage des infrastructures électriques par la Russie complique la logistique. La Russie a annoncé une baisse de ses taxes à l’exportation sur le blé et leur suppression en ce qui concerne le maïs (environ 7 €/t). Dans son projet de budget, le gouvernement russe prévoit de baisser fortement ses subventions au fret céréalier, de quoi renchérir les volumes les plus éloignés des ports.
FRANCE : Regain de compétitivité en FAB
Au 06/10, selon CéréObs, 37% des maïs étaient récoltés, un chiffre égal à la moyenne à cette date. La semaine passée, l’échéance novembre 2025 d’Euronext a gagné 2,25 €/t pour se situer à 184,25 €/t. Le regain de tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis en fin de semaine n’a pas permis de stabilisation sur le support des 185 €/t en maïs ni sur celui des 190 €/t en blé. Les prix physiques progressent légèrement et s’affichent entre 155 et 180 €/t selon les régions.
La demande reste faible sur le rapproché. Du fait de la progression des prix du blé, l’écart de prix blé-maïs en alimentation animale se réduit au profit du maïs favorisant son incorporation dans les rations.