Lettre des Marchés N°798

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MONDE : « Shutdown » du gouvernement américain

Du 26/09 au 03/10, le cours de l’échéance décembre à Chicago a cédé 1 $/t pour se situer à 165 $/t. Les cours américains ont subi la pression du rapport trimestriel de l’USDA sur les stocks faisant état de stocks de fin de campagne pour 2024/25 de 38,9 Mt, en hausse de 5,2 Mt par rapport aux précédentes estimations et bien au-delà des attentes des opérateurs. L’arrêt partiel des activités du gouvernement fédéral, le « shutdown », faute d’accord budgétaire aux Etats-Unis, entraîne l’arrêt de nombreuses publications agricoles (bilan, exportations…) mais également macroéconomiques de l’USDA. Le manque d’informations pousse les opérateurs à la prudence mais pourrait
également générer de la volatilité, les rumeurs acquérant plus de poids en l’absence de publications officielles.
Au 28/09, aux Etats-Unis, 18% des maïs étaient récoltés, un chiffre similaire à la moyenne (2020-2024) à cette date.
Le chiffre des exportations hebdomadaires aux Etats-Unis reste incertain en l’absence de publication mais les opérateurs estiment que la dynamique record s’est maintenue la semaine passée. Ils s’inquiètent de la baisse du niveau du Mississippi qui, à court terme, pourrait conduire à renchérissement du fret. En Argentine, 20% des maïs étaient semés au 01/10, un des rythmes les plus rapides des 10 dernières années, ce qui devrait permettre d’atteindre facilement le taux de 50% de semis précoces avant la pause de novembre. Forte de cette dynamique et de la forte hausse de surfaces, la bourse de Céréales de Buenos Aires prévoit une récolte de 58 Mt contre 49 Mt cette année.
Au Brésil, 27% des maïs safra (pleine saison) étaient semés au 27/09 contre 24% en moyenne à cette date. Les semis de soja connaissent un bon démarrage et la CONAB prévoit une hausse des surfaces de 3,7% sur un an (49,1 Mha), un
indicateur généralement positif pour les surfaces de maïs safrinhas qui suivent ces semis.

EUROPE : Importations au ralenti dans l’UE

Dans son bilan de septembre par rapport à août, la Commission Européenne a laissé inchangé sa projection d’importations pour la campagne en cours, à 18,8 Mt. Au 29/09, l’UE a importé 3,4 Mt de maïs contre 5 Mt en moyenne à cette date. Ce retard qui s’est creusé en début de campagne s’explique par la faiblesse des stocks ukrainiens et le retard de la récolte brésilienne de même que par la très bonne compétitivité du blé européen en alimentation animale. En Ukraine au 02/10, 10% des maïs étaient récoltés. Les prix restent fermes du fait de la rétention exercée par les producteurs locaux. L’UGA a réévalué la production en hausse de 3 Mt (29 Mt) mais reste en deçà des estimations les plus courantes (32 Mt). La récente instabilité politique en France fait baisser l’euro face au dollar.

FRANCE : Perte des supports sur Euronext

Au 29/09, selon CéréObs, 24% des maïs étaient récoltés, un chiffre égal à la moyenne à cette date. La semaine passée, l’échéance novembre 2025 d’Euronext a perdu 4 €/t pour se situer à 182 €/t. La publication de l’USDA sur les stocks trimestriels a fait céder le support des 185 €/t tout comme la réévaluation de la production américaine de blé à fait perdre le support des 190 €/t sur cette céréale. Les prix physiques ont suivi la tendance et s’affichent entre 155 et 180 €/t selon les régions. La demande reste modeste. A l’export, si le maïs français est compétitif par rapport aux origines importées, il reste à la lutte avec le blé qui est très concurrentiel.