Lettre des marchés maïs N°788

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MONDE : Baisse des stocks américains

Du 06/06 au 13/06, le cours de l’échéance juillet à Chicago est resté relativement stable pour se situer à 175 $/t. Le rapport de l’USDA, plutôt positif pour le maïs, a été tempéré par des conditions de culture très favorables dans la Corn Belt. La guerre ouverte entre Israël et l’Iran faisait toutefois monter les prix en fin de semaine dans un contexte de couverture de positions de la part des fonds. Dans son rapport de juin, par rapport à mai et pour les Etats-Unis, l’USDA a comme prévu revu en hausse sa projection d’exportations pour la campagne en cours de 1,3 Mt (67 Mt). Cela a permis une révision en baisse de la même ampleur pour les stocks 2024/25 (35 Mt) et ceux de la prochaine campagne (45 Mt). Cette baisse de stocks se reporte également au niveau mondial où les stocks pour la campagne en cours sont revus en baisse de 2,3 Mt (285 Mt) et ceux pour la campagne 2025/26 de 2,6 Mt (275 Mt). La semaine passée aux Etats-Unis, la production d’éthanol a marqué un record historique avec 1,12 millions de barils/jour. Dans un contexte de forte hausse de la consommation intérieure, les stocks d’éthanol marquent une nouvelle baisse en passant sous les 24 millions de barils. Les opérateurs se sont par ailleurs montrés enthousiastes à la publication des mandats d’incorporation pour 2026 et 2027 par l’agence de l’environnement (EPA), stables pour l’éthanol « classique » et en forte hausse pour les biocarburants avancés. Le conflit entre Israël et l’Iran a fait grimper le prix du pétrole à son plus haut niveau depuis février. Cette hausse pourrait s’accentuer en cas de de blocage du golfe Persique par l’Iran. Cette voie maritime voit transiter 20% des volumes mondiaux de pétrole et de gaz liquéfié. Par ailleurs, l’Iran est un grand importateur de maïs (1er client à l’export du maïs brésilien) de même que le 3e exportateur mondial d’urée. Au Brésil, les gelées du début du mois n’ont causé que des dégâts minimaux. Dans son rapport de juin et par rapport à mai, la CONAB a estimé la production à 128 Mt (en hausse de 1,4 Mt) contre 130 Mt pour l’USDA.

EUROPE : Surfaces de maïs stables en Ukraine

En Ukraine, selon le ministère de l’Agriculture, un peu plus de 4 millions d’hectares de maïs ont été semés au 12/06. Ce chiffre est similaire à 2024 alors que le consensus des analystes attendait une hausse de 200 Kha. Celle-ci n’a pas pu se matérialiser du fait d’un début tardif des semis à cause du froid. Au 13/06, l’Ukraine a exporté 21,3 Mt de maïs sur environ 22 Mt attendues pour la campagne 2024/2025. Le temps s’annonce sec sur l’ensemble de l’UE et de la Mer Noire et particulièrement chaud sur l’ouest de l’UE cette semaine. L’euro s’est encore renforcé la semaine passée, tutoyant 1,16 dollar avant de se rétablir sur le niveau élevé de 1,15 dollar à la faveur des incertitudes géopolitiques. Ce niveau reste très pénalisant pour les céréales européennes dont les prix doivent s’ajuster à la baisse pour garder leur compétitivité.

FRANCE : Manque de compétitivité en nouvelle récolte

Au 09/06, 80% des maïs étaient au stade 6-8 feuilles selon CéréObs contre 69% en moyenne à cette date. La semaine passée, l’échéance novembre 2025 d’Euronext a perdu 2 €/t pour se situer à 197,25 €/t. Les prix physiques pour la fin de campagne ont également baissé et se situent entre 160 et 185 €/t selon les régions. En plus du niveau de l’euro et de l’arrivée des récoltes de céréales à paille, les prix du maïs subissent la pression du manque de compétitivité de la France à l’export en nouvelle récolte tant sur la péninsule ibérique que sur le Bénélux.