Lettre des Marchés n°553

Télécharger

MONDE : Projection en hausse pour les surfaces US

Du 14/02 au 21/02, les cours de l’échéance mars à Chicago ont perdu 1$/t pour se situer à 148,4 $/t. Les chiffres des inspections à l’export sont les meilleurs depuis le début de campagne avec 795 Kt mais les stocks d’éthanol ne cessent d’augmenter, 24,8 millions de barils à date, avec une production qui se maintient à des niveaux élevés. Par ailleurs, L’épidémie de coronavirus qui s’étend inquiète les marchés. La semaine a été marquée par le forum de l’USDA sur les perspectives agricoles américaines pour 2020. Avec 35 Mha récoltés, les surfaces de maïs projetées pour 2020 se rapprocheraient de leur plus haut niveau historique et seraient en hausse de 6% par rapport à 2019. Cela s’explique par le retour en production des surfaces soumises au « prevented planting », et par conséquent non récoltées, suite aux aléas climatiques du printemps 2019. L’USDA note par ailleurs que le ratio de prix soja/maïs est plutôt favorable au maïs et que la hausse des surfaces par rapport à 2019 aurait pu être encore plus importante sans les contraintes de rotation des cultures. Avec un retour à la tendance moyenne des rendements, la production est vue à un niveau record avec 392,7 Mt (354,7 Mt en 2019/20). Les utilisations sont projetées en hausse avec 374,4 Mt, contre 357,4 Mt en 2019/20, du fait d’une consommation dynamique chez les FAB et d’un regain de compétitivité à l’export. Toutefois, cela ne compenserait pas l’intégralité de la hausse de production, en conséquence de quoi les stocks de report atteindraient 67 Mt (leur plus haut niveau depuis 1987/88). De ce fait, le prix moyen payé au producteur est vu en nette baisse à 142 $/t contre 152 $/t en 2019/20. Au Brésil, les pluies retardent la récolte de soja dans le centre du pays. Une partie du maïs safrinha devrait être semée après la date optimale du 10 mars. En Argentine, les conditions de culture s’améliorent légèrement avec 61% des maïs en conditions « bonnes à excellentes » contre 59% la semaine passée.

EUROPE : Baisse de la parité €/$

Du fait de l’épidémie de coronavirus et des difficultés de l’économie allemande, la parité €/$ a atteint un de ses plus bas niveaux depuis 2 ans avec 1,08 $ pour 1 €. Cela augmente la compétitivité des céréales européennes. Le Cocéral, association européenne du négoce de céréales, estime la récolte 2020 de maïs de l’UE à 65 Mt contre 61 Mt en 2019. Au 01/02, l’Ukraine avait exporté 6 Mt de maïs vers l’UE contre 7 Mt à la même date en 2018/19. Les replis les plus importants par rapport à 2018/19 se constatent aux Pays-bas(- 500 Kt) et au Royaume-Uni (- 700 Kt) alors que les volumes sur l’Espagne ont augmenté (+ 200 Kt). Les exports ukrainiens vers le reste du monde, notamment le bassin méditerranéen et l’Asie, restent extrêmement dynamiques. Au 18/02, l’Ukraine a exporté 17,5 Mt de maïs contre 14,9 Mt en 2018/19.

FRANCE : Regain de compétitivité chez les FAB

Après un resserrement de l’écart de prix blé-maïs chez les FAB bretons ces dernières semaines, suite à une nette baisse du prix du blé rendu centre Bretagne, celui-ci est revenu à environ 10 €/t en faveur du maïs sur les échéances rapprochées. Les prix du maïs sont restés stables tandis que ceux du blé repartaient à la hausse.